Une innovation majeure dans le secteur bancaire et financier
L’open banking a pour objectif de mettre en réseau des comptes et des données entre les institutions pour une utilisation par les consommateurs, les institutions financières et les fournisseurs de services tiers. Innovation majeure dans le domaine bancaire et financier, cette pratique ne relève cependant pas de la propre volonté des banques, mais du régulateur européen. En effet, depuis le 1er janvier 2018, la DSP2 – directive européenne sur les services de paiement, est entrée en vigueur et vise à répondre à la volonté des fintechs de mettre en place un marché des moyens et services de paiement à la fois concurrentiel, moderne et innovant. Cette directive œuvre ainsi à ouvrir l’écosystème bancaire, à favoriser les services financiers innovants tout en renforçant la sécurité des paiements.
Les institutions bancaires sont ainsi forcées de partager toutes les données qu’elles ont collectées depuis à des fournisseurs de services tiers, comme les startups technologiques. Mais ce n’est pas pour autant qu’elles se pressent de le faire. En effet, selon une enquête menée par Tink, une plateforme de finance technologique et d’open banking, sur 308 dirigeants de banques dans 12 pays, 40 % d’entre eux pensent que leur établissement aura besoin de 5 à 10 ans pour atteindre les objectifs en matière d’open banking.
Si la pratique constitue une opportunité pour les banques de repenser leur modèle économique, toutes ne sont pas enclines à s’y résoudre totalement. Il est vrai que 70 % d’entre elles ont déjà entamé leur transition suite à la DSP2 et d’autres protocoles établis par les gouvernements, seulement 7 % estiment être entièrement ou partiellement opérationnelles. Pourtant, les données collectées par les établissements bancaires depuis leur ouverture représentent une véritable mine de diamant pour le développement de nouveaux services financiers et bancaires.
Ce que promet l’open banking
L’open banking s’appuie sur les réseaux au lieu de la centralisation des données. Ce processus innovant issu de la fintech peut ainsi aider les clients des services financiers à partager en toute sécurité leurs données financières avec d’autres institutions. Par exemple, les API bancaires ouvertes peuvent faciliter le processus parfois onéreux de passage du service de compte courant d’une banque à celui d’une autre banque. Ces applications peuvent également examiner les données de transaction des consommateurs afin d’identifier les meilleurs produits et services financiers pour eux, comme un nouveau compte épargne rapportant un taux d’intérêt plus élevé que le compte épargne actuel ou une carte de crédit différente avec un taux plus bas.
Par l’intermédiaire des comptes en réseau, l’open banking permettrait d’aider les prêteurs à se faire une idée beaucoup plus précise de la situation financière et du niveau de risque d’un consommateur pour lui proposer des conditions de prêt plus avantageuses. Elle pourrait aussi aider les consommateurs à se faire une idée plus précise de leurs propres finances avant de recourir à un prêt. Une application bancaire ouverte destinée aux clients qui souhaitent acheter une maison, par exemple, pourrait calculer automatiquement ce qu’ils peuvent se permettre sur la base de toutes les informations disponibles dans leurs comptes. Cela permettrait ainsi d’obtenir une image plus fiable que celle fournie actuellement par les directives relatives aux prêts hypothécaires. Une autre API pourrait aider les consommateurs malvoyants à mieux comprendre leurs finances par l’intermédiaire de commandes vocales.
Pour les petites entreprises, l’open banking leur permet de gagner du temps grâce à la compatibilité en ligne. Cette pratique peut aussi aider les entreprises de détection de fraudes à mieux surveiller les comptes des clients et à identifier les problèmes beaucoup plus rapidement.
Les français et les services financiers de la fintech
La firme multinationale Deloitte publie régulièrement un baromètre sur l’utilisation des services financiers en France. Dans la 5e édition du baromètre « Les Français et les nouveaux services financiers » – 2020 – elle rapporte ainsi que :
- L’univers bancaire et assurantiel poursuit sa digitalisation avec une progression des usages mobiles ;
- Les prémices d’une montée en puissance des nouveaux acteurs (fintechs, bigtechs, insurtechs…) ;
- Les français confirment leur appétence pour les services innovants : financiers, assurantiels ou extrafinanciers ;
- Les banques et les assurances pourront tirer profit de leur image de tiers de confiance pour capter davantage de données client ;
- Tous ces éléments confirment la tendance « Open Banking », dont la clé est la collaboration entre les acteurs traditionnels et les entreprises de la fintech.
Voici quelques chiffres sur le paysage de la finance technologique et de l’open banking en France :
- 84 % des français effectuent des opérations bancaires en ligne ;
- 43 % des français déclarent systématiquement effectuer leurs opérations bancaires en ligne ;
- 68 % des français ouvrent un compte courant chez les néobanques ;
- 82 % des français reconnaissent le caractère innovant des services des fintechs ;
- 60 % des français perçoivent l’utilité de ces nouveaux services ;
- 40 % des français seraient prêts à partager plus d’informations personnelles.
FAQ : Foire aux questions
C’est quoi un virement Open banking ?
Un virement Open banking est une opération financière qui tire parti de l’Open banking, une approche qui permet aux utilisateurs d’autoriser des tiers, tels que des applications ou des services en ligne, à accéder à leurs informations financières et à effectuer des transactions en leur nom. Concrètement, un virement Open banking permet à un individu ou à une entreprise d’initier un transfert d’argent depuis son compte bancaire vers un autre compte, que ce soit au sein de la même banque ou d’une autre institution financière. Cela se fait souvent via des API sécurisées qui garantissent la confidentialité et la sécurité des données.
Quelles sont les principales applications de l’Open banking ?
En France, l’Open banking a ouvert la voie à de nombreuses applications innovantes. Certaines des principales applications incluent : Agrégation de comptes : Des applications permettent aux utilisateurs de consulter en un seul endroit tous leurs comptes bancaires, même s’ils sont détenus auprès de différentes banques. Paiements mobiles : Les paiements mobiles sont devenus courants, permettant aux utilisateurs de régler leurs achats avec leur téléphone. Gestion financière : Des applications de gestion financière personnelle aident les utilisateurs à suivre leurs dépenses, à établir des budgets et à planifier leur épargne. Prêts en ligne : Les plateformes de prêts en ligne utilisent l’Open banking pour évaluer la solvabilité des emprunteurs de manière plus précise. Conseils en investissement : Les conseillers en investissement automatisés utilisent les données financières des utilisateurs pour recommander des portefeuilles d’investissement adaptés à leurs objectifs.
Quel montant maximum Peut-on avoir sur un compte bancaire ?
En France, il n’y a généralement pas de limite stricte au montant maximum que vous pouvez avoir sur un compte bancaire. Cependant, cela dépend de la politique de votre banque et des types de comptes que vous détenez. Les comptes courants ont souvent des limites plus basses que les comptes d’épargne, et les comptes professionnels peuvent avoir des limites différentes. De plus, pour des raisons de sécurité et de lutte contre le blanchiment d’argent, les banques peuvent être tenues de signaler les transactions ou les soldes importants aux autorités financières. Il est donc recommandé de vérifier les conditions spécifiques de votre banque et de prendre contact avec elle si vous avez des besoins particuliers en matière de montants sur vos comptes.
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