Fonctionnement de OneCoin
Le lancement de OneCoin s’est fait en 2014 et Ruja Ignatova, qui en est à l’origine, a affirmé qu’il s’agissait d’une cryptomonnaie fonctionnant comme n’importe quelle autre cryptomonnaie. Les tokens de OneCoin pouvaient être extraits – 120 milliards de pièces disponibles, et utilisés pour faire des paiements même avec un portefeuille électronique. Toutefois, il n’y avait aucun modèle de blockchain ni de système de paiement. L’entreprise a vendu du matériel pédagogique comme des cours sur les cryptomonnaies qui est a d’ailleurs été considéré comme son activité principale. Ces cours comprenaient aussi d’autres domaines, tels que l’investissement et le commerce. Le matériel pédagogique proposé faisait en fait partie d’un programme de MLM (marketing à plusieurs niveaux) où les acheteurs recevaient des récompenses lorsqu’ils attiraient de nouveaux participants. Lorsqu’ils achetaient des packages de cours, ils devaient recevoir des jetons pouvant être utilisés pour l’extraction de jetons de OneCoin. Une grande partie des cours proposée aurait par ailleurs été plagiée.
L’échange OneCoin
Le OneCoin Exchange XCoinX était censé être la plateforme pour convertir les jetons de OneCoin en d’autres devises et celui-ci était un marché interne. Les membres pouvaient y accéder s’ils achetaient plus que le forfait débutant. Des limites de vente ont été mises en place sur les comptes suivant le niveau du forfait éducatif acheté. En janvier 2017, celui-ci a été fermé et avant la fermeture, OneCoin a refusé la majorité des demandes de retrait alors que la plateforme était le seul moyen pour les affiliés d’encaisser leur argent.
La fraude mise à nue
Deux ans après son lancement, c’est-à-dire en 2016, le OneCoin a fait l’objet de nombreuses enquêtes de part et d’autre de la planète. Certains participants ont commencé à se poser de nombreuses questions à propos de la cryptomonnaie et certains l’appelaient « système pyramidal » - c’est en mars 2016 que l’Association de vente directe en Norvège a utilisé pour la première fois la fraude OneCoin de système pyramidal. En décembre 2016, la Banque centrale hongroise a émis une mise en garde contre le fait que cette cryptomonnaie soit un système pyramidal de type Ponzi. Pour enlever tout soupçon, OneCoin a fait savoir en 2017 qu’elle était la première entreprise ayant obtenu une licence du gouvernement vietnamien et légalement autorisée à être utilisée comme monnaie numérique. Mais de son côté, le gouvernement vietnamien a réfuté cette allégation.
Au début de l’année 2018, le gouvernement bulgare a envoyé des enquêteurs perquisitionner les bureaux de l’entreprise. Sa fondatrice, Ruja Ignatova, surnommé la « Cryptoqueen », avait déjà pris la poudre d’escampette en 2017 après avoir reçu un mandat d’arrêt contre elle. C’est son frère, Konstantin Ignatov qui a pris sa place à la tête de OneCoin en tant que directeur de l’entreprise. Sebastian Greenwood, co-fondateur de OneCoin, a été arrêté en 2018 puis écroué après avoir été accusé d’utiliser un téléphone mobile de contrebande pour déplacer 20 millions de dollars – sûrement une partie de l’argent de OneCoin.
En novembre 2019, Konstantin Ignatov a plaidé coupable pour fraude et blanchiment d’argent tandis que Sebastian Greenwood aurait entamé des discussions avec les autorités sur un éventuel accord de plaidoyer. Quant à OneCoin, elle n’a jamais été activement échangée et les pièces ne pouvaient pas être utilisées pour acheter quoi que ce soit. Pour ce qui est de Ruja Ignatova, elle est devenue l’un des criminels les plus recherchés d’Europe avec une récompense en espèces de 5 000 € offerte par Europol pour toute information pouvant conduire à son arrestation. Une autre personne a également été écrouée dans l’affaire OneCoin. Il s’agit de Mark Scott, l’ancien avocat de l’entreprise – reconnu coupable par un jury fédéral à Manhattan en 2019 et faisant l’objet d’une saisie de 400 millions de dollars.
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