Fonctionnement des « sandbox » règlementaires cryptographiques
Dans le domaine informatique, le bac à sable est un terme largement utilisé dans le cadre du développement de logiciel. Ce n’est pas un nom pris au hasard puisqu’il s’agit réellement d’un environnement isolé à la manière d’un bac à sable dans lequel il est possible d’effectuer d’innombrables tests, que ce soit des applications (apps), des logiciels ou des programmes. Lorsqu’un développeur écrit un nouveau morceau de code, il peut faire appel à un bac à sable pour l’expérimenter. Prenons un exemple avec une entreprise de transport et de covoiturage que l’on nommera XYZ. Un programmeur de la compagnie souhaite mettre à jour un logiciel de pistage en y ajoutant une nouvelle fonctionnalité pour la localisation améliorée du véhicule à l’aide du GPS. Il aura alors recours au bac à sable. Toute amélioration d’un programme, d’une application ou d’un logiciel peut être testée dans un environnement isolé et contrôlé avant que les mises à jour et fonctionnalités ne soient lancées.
Les bacs à sable règlementaires
Ces environnements de test isolés impliquent un certain effort coordonné dans l’objectif de créer et de mettre à jour les règlementations existantes dans un domaine particulier en travaillant avec les institutions chargées de la règlementation ainsi que les entreprises impliquées dans ce secteur. Cela peut alors aider les sociétés à comprendre les exigences en matière de règlementation d’un pays.
Il est possible d’utiliser une sandbox dans les premières étables de la rédaction d’une règlementation dans le cas où il n’y a aucun cadre existant en place. Cela permet de déterminer la meilleure manière de règlementer un secteur en particulier et de construire un réseau de coopération entre les sociétés règlementées. Dans le domaine de la finance numérique, que celle-ci soit centralisée ou décentralisée, on utilise généralement un bac à sable ciblé permettant de faire des tests dans l’objectif d’améliorer des systèmes de paiement ou de développer une technologie d’authentification numérique afin de prévenir le piratage du système, toutes formes de fraude ou encore des cyberattaques. En plus des fonctionnalités de test, une sandbox offre également la possibilité de vérifier les divers aspects relatifs à la sécurité du nouveau code testé.
Test de la blockchain avec un bac à sable règlementaire
Avec le développement de la blockchain, qui a été propulsée sous les feux des projecteurs après le lancement de Bitcoin en 2009, de plus en plus de développeurs, d’entreprises et même des gouvernements s’y sont intéressés. De nombreux bacs à sable règlementaire ont alors vu le jour pour tester des chaînes de bloc et la manière d’introduire tout en mettant en œuvre efficacement les monnaies virtuelles au sein d’un système financier. La blockchain peut être assimilée à un grand livre distribué semblable à une base de données partagée dans laquelle toutes les transactions financières qui y passent sont vérifiées avant d’être ajoutées au grand livre public en tant qu’enregistrement permanent – aucune modification possible après la validation et l’intégration des informations.
Toutes les transactions dans la blockchain font l’objet d’une approbation et d’une validation par ses participants. Lorsque cette opération est terminée, un nouveau bloc est alors ajouté au réseau. Si la technologie blockchain est généralement utilisée en tant que registre partagé à usage public, il est également possible de créer des chaînes de blocs privées dont l’accès est strictement réservé à certains participants qui répondent aux exigences d’authentification mises en place.
Les régulateurs et les gouvernements s’intéressent de plus en plus à la technologie de la blockchain. En 2018, par exemple, la Commission européenne a annoncé la signature d’une déclaration pour la création de l’EBP (European Blockchain Partnership) 21 États membres de l’Union européenne dans le cadre du développement de l’EBSI – European Blockchain Services Infrastructure. Cette initiative vise alors à fournir un accès aux services publics numériques, comme la logistique, l’énergie et les rapports règlementaires, aux entreprises et aux citoyens.
L’utilisation des bacs à sable règlementaires cryptographiques
La blockchain et les cryptomonnaies connaissent de plus en plus de succès – une popularité grandissante avec le respect des règlementations et de la sécurité des actifs numériques gagnant en importance. Il faut dire qu’au cours des années qui ont suivi l’engouement pour les monnaies numériques, on a assisté à de nombreux incidents de vol de cryptomonnaies, d’escroqueries et de tentatives de piratage – tout cela a conduit à l’adoption de masse retardée avec une dissuasion accrue auprès de nombreuses personnes comme des entreprises, mais surtout des gouvernements. C’est ainsi que les bacs à sable se sont étendus au monde de la cryptomonnaie avec une fonctionnalité cryptographique. Grâce à ceux-là, les régulateurs financiers permettent aux entreprises autorisées la possibilité de tester leurs produits développés sur une chaîne de blocs.
En juillet 2018, Mick Mulvaney, ancien directeur par intérim du CFPB (Consumer Financial Protection Bureau) aux États-Unis, a annoncé le lancement d’une sandbox règlementaire visant à encourager la technologie blockchain et les cryptomonnaies. Début 2020, Michael Bloomberg, candidat à l’élection présidentielle qui s’est retiré, a appelé à la création d’un « bac à sable fintech » dans l’objectif de promouvoir l’innovation. En juillet 2020, FCA (Financial Conduct Authority) du Royaume-Uni a donné l’accès à son service de bac à sable règlementaire à 22 entreprises. En novembre 2020, le gouvernement espagnol a décrété une loi concernant la transformation numérique du secteur financier pour la création d’un bac à sable règlementaire cryptographique pour l’écosystème des technologies financières et des cryptomonnaies. Ainsi, au fur et à mesure que la sandbox et les règlementations en découlant se développent, cela permettrait l’utilisation plus généralisée des monnaies numériques dans le pays et ainsi servir de modèle pour le reste des États membres de l’Union européenne. Il faut dire aussi que l'Espagne a pris les devants face à ses confrères quand il s’agit d’offrir des cryptomonnaies dans la mesure où le pays dispose de plus de 120 guichets automatiques Bitcoin.
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