Parcours historique de l’entreprise
En 1997, les entreprises de service informatiques Axime et Sligos fusionnent pour donner naissance au groupe français Atos. La société Sligos a été fondée en 1972 et elle est également naît de la fusion de deux entreprises : Cegos Informatique et Sliga (filiale du Crédit lyonnais). Elle est devenue une SSII spécialisée dans les solutions de paiement et fait partie des entreprises ayant participé à la mise en place de la carte bleue. Quant à Axime, celle-ci est également née de la fusion de plusieurs entreprises : Segin (Société d’études et de gestion informatique nouvelle), SITB et SSII Sondinforg.
Après sa création, Atos s’est rapidement développée et acquiert en 1999 l’entreprise Odyssée. C’est ainsi que la division-conseil de l’entreprise devient Atos Odyssée. Au début des années 2000, Atos est cotée en bourse sur Euronext Paris au Compartiment A sous le code mnémonique ATO, s’en suivent plusieurs acquisitions, fusions et cessions au fil des années :
- Octobre 2000 : fusion avec l’entreprise Origin pour devenir Atos Origin – 49 % du capital sont détenus par l’entreprise Philips ;
- 2001 : acquisition de KPN Datacenter pour 163 millions d’euros et inscription en tant que partenaire informatique mondial des Jeux olympiques et paralympiques ;
- Août 2002 : acquisition des divisions de KPMG Consulting aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ;
- 2004 : acquisition de la SSII SchlumbergerSema pour 1,4 milliard d’euros, création de la filiale Atos Worldline, cession d’une partie du capital détenu par Philips qui n’a plus que 16,5 % ;
- 2005 : cession des filiales d’Europe du Nord héritées des entreprises Philips C&P/Origin à l’entreprise VM-Data ;
- 2006 : acquisition de BCC (Bank Card Company) et de Banksys, des entreprises spécialisées dans les solutions de paiements ;
- 2007 : cession d’Atos Origin Middle East à la société HP, fin de la coentreprise AEMS entre Atos Origin et Euronext ;
- 2010 : acquisition de l’entreprise Siemens IT Solutions and Services pour 850 millions d’euros financés pour 414 millions en actions, 250 millisons en OC (obligations convertibles en actions) et 186 millions en numéraire.
À partir de juillet 2011, l’entreprise retrouve son nom d’origine Atos suite à sa précédente acquisition, et prend une nouvelle signification : « Atos Origin to SIS ». L’entreprise constitue alors une nouvelle marque avec de nouvelles ambitions. En 2014, l’entreprise introduit partiellement Worldline en bourse sur 26,59 % de ses participations pour 575 millions d’euros valorisant ainsi la société à une capitalisation boursière de 2,1 milliards d’euros. La même année, elle lance une OPA (offre publique d’achat) sur Bull pour 620 millions d’euros qui est réussie et validée au mois de septembre. Au mois de décembre 2014, Atos fait l’acquisition d’une partie de l’activité d’outsourcing informatique de Xerox, pour 1,05 milliard d’euros, acquise via l’achat de ACS. Les années suivantes, le groupe international français poursuit son développement :
- 2015 : acquisition d’Unify pour 340 millions d’euros – co-entreprise appartenant à Siemens et The Gores Group, extension du contrat d’externalisation de Siemens de 3 ans ;
- 2016 : acquisition de la société Anthelio Healthcare Solutions spécialisée dans les services informatiques pour la santé ;
- 2017 : entrée au CAC 40, lancement d’une offre d’acquisition sur Gemalto, producteur notable de cartes à puce, pour 4,3 milliards d’euros pour le renforcement de l’entreprise dans l’Internet des objets – offre refusée en décembre 2017 ;
- 2018 : annonce de l’acquisition de l’entreprise américain Syntel possédant de nombreux centres offshore en Inde pour 3,4 milliards de dollars ;
- 2019 : partenariat avec Google Cloud pour la mise en place de services communs dans le cloud hybride, l’analyse de données, l’environnement de travail connecté et l’apprentissage automatique, cession de 23,4 % de sa filiale de paiement électronique Worldline ;
- 2020 : renouvellement du partenariat stratégique avec Siemens pour 5 ans, finalisation du rachat du cabinet de conseil EcoAct spécialisé dans les stratégies de décarbonation, élection de l’ancien premier ministre Édouard Philippe en tant que membre du conseil d’administration de l’entreprise ;
- 2021 : annonce d’une offre d’acquisition sur l’entreprise DXC Technology pour 10 milliards de dollars – offre abandonnée à cause du plongeon du titre de l’action de 13 %.
Profil sur les marchés financiers et organisation
L’entreprise française Atos fait partie des plus grandes ESN mondiales. Elle est connue pour ses solutions liées au cloud, à la cybersécurité, au Big Data & Analytics ainsi qu’à l’informatique haute performance, les applications commerciales ou encore l’automatisation, le travail numérique et l’Internet des objets. La société conçoit, intègre et exploite des solutions spécifiques suivant la technologie de ses partenaires et développe des technologies haut de gamme. Elle opère à travers 6 segments géographiques : France, Royaume-Uni & Irlande, Amérique du Nord, Allemagne, Benelux & les Pays nordiques ainsi que les Autres Business unis. Son activité s’articule autour de 3 pôles :
- Les prestations d’infogérance ;
- Les intégrations de systèmes et les prestations de conseil ;
- Les prestations de services transactionnels (gestion de paiements à distance, traitement de transactions électroniques de paiement, développement de solutions de paiement…).
L’entreprise développe également une activité d’externalisation des processus-métiers. Figurant parmi les premiers groupes mondiaux de services informatiques, Atos a été introduite en bourse aux débuts des années 2000 sur Euronext Paris au compartiment A sous le code mnémonique ATO et le code ISIN FR0000051732. Entre 2017 et 2021, le groupe français était une composante du CAC 40. Aujourd’hui, elle fait partie de nombreux indices boursiers français et européens : CAC Mid 60, CAC Next 20, STOXX Europe 600, Next 150, CAC Mid Small, Euronext CDP Environment France EW, Euronext CDP Enrionement France Ex Oil, SBF 120, Tech Leaders et CAC All-Tradable. En novembre 2022, l’entreprise dispose d’une capitalisation boursière de 1,075 milliard d’euros portée par plus de 110 millions d’actions, dont le flottant total est de 92,2 %, tandis que ses fonds propres sont de l’ordre de 4 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires de 2021 s’élevait à 10,84 milliards d’euros, mais malheureusement, son résultat net était négatif : -2,96 milliards, soit une marge bénéficiaire de -27,33 %.
Le chiffre d’affaires d’Atos par marché se ventile entre plusieurs domaines :
- 21,7 % pour le secteur public et la défense ;
- 19,2 % pour les services financiers et l’assurance ;
- 18,7 % pour l’industrie manufacturière ;
- 13,9 % pour les télécoms, les médias et la technologie ;
- 12 % pour la santé et les sciences de la vie ;
- 14,5 % pour les autres domaines.
L’actionnariat du groupe français est essentiellement composé des acteurs suivants :
Principaux actionnaires | Pourcentage |
---|---|
Siemens Aktiengesellschaft | 9,61 % |
Atos Origin SA Employee Stock Ownership Plan | 3,04 % |
The Vanguard Group, Inc. | 2,58 % |
Norges Bank Investment Management | 2,00 % |
Invesco Asset Management Ltd. | 1,69 % |
BlackRock Advisors (UK) Ltd. | 1,58 % |
Schroder Investment Management Ltd. | 1,47 % |
Legal & General Investment Management Ltd. | 1,45 % |
Amundi Asset Management SA (Investment Management) | 1,25 % |
DNCA Finance SA | 1,14 % |
Évolution du cours de l’action Atos
Le cours de l’action Atos connaît deux grandes périodes marquantes depuis l’entrée en bourse jusqu’en 2022 :
De 2000 à 2009 : introduction en bourse jusqu’au krach de 2008
En janvier 2000, Atos est introduite en bourse sur Euronext Paris à 125,50 € l’action. Elle reçoit l’accueil favorable des investisseurs qui permet alors à l’action d’atteindre un plus haut à 143 € en février 2000. Malheureusement, avec l’explosion de la bulle Dot-Com entraînant un krach boursier en 2001, la société est touchée de plein fouet portant alors un coup fatal au cours de son action qui dégringole sous la barre des 20 € en septembre 2002 (18,782 €). Par la suite, une longue période de stabilisation s’installe jusqu’à août 2008 avec une action valorisée entre 28 € et 29 €. En réponse à la crise financière de 2008 entraînée par les subprimes américains, l’action ATO dégringole à 12,880 € en novembre 2008.
De 2009 à nos jours : cours après le krach de 2008
La seconde période marquante de l’action Atos débute après le krach de 2008. L’action ATO connaît un plus bas à 12,880 € en novembre 2008. Mais avec la crise commençant à s’estomper, son cours de bourse connaît une solide phase haussière et retrouver des sommets : 99,034 € en octobre 2017 avec un plus haut à 102 €. Comme on peut le voir sur le graphique, une tendance baissière s’installe par la suite faisant alors chuter l’action à 53,066 € en décembre 2018. Entre cette période et la mi-2021. ATO connaît une forte période de volatilité oscillant alors entre 47 € et 81 €. En juillet 2021, notamment à cause de la pandémie de Covid-19, le cours de bourse de l’entreprise dégringole à 40,320 € annonçant une phase baissière qui se confirmera à partir de novembre 2021 avec un cours à 37,800 €. En un an, l’action a ainsi perdu beaucoup de valeur en passant de 37,800 € à 9,804 € en novembre 2022.
Versement de dividende
L’entreprise française Atos a commencé à distribuer un dividende à ses actionnaires en 2008 avec un montant de 0,40 € par action. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire les deux années suivantes, notamment à cause du krach boursier de 2008. La distribution a repris en 2011 avec un dividende en constante progression jusqu’en 2019 comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous. Avec la pandémie de Covid-19, le dividende de 2020 a été annulé. En 2021, Atos a recommandé à verser un dividende, mais malheureusement avec sa situation financière, elle a du se résigner à annuler le versement pour 2022.
Année | Montant | Variation |
---|---|---|
2022 | - € | -100,00% |
2021 | 0,90 € | 0,00% |
2020 | - € | -100,00% |
2019 | 1,70 € | 0,00% |
2018 | 1,70 € | 6,25% |
2017 | 1,60 € | 45,45% |
2016 | 1,10 € | 37,50% |
2015 | 0,80 € | 14,29% |
2014 | 0,70 € | 16,67% |
2013 | 0,60 € | 20,00% |
2012 | 0,50 € | 0,00% |
2011 | 0,50 € | 0,00% |
2010 | - € | 0,00% |
2009 | - € | -100,00% |
2008 | 0,40 € | 0,00% |
Investissement dans les actions Atos
Graphique sur l'évolution du cours de l'action Atos
Nombreux sont les éléments en faveur d’une augmentation du cours de l’action ATO. Le premier d’entre eux reste le positionnement de l’entreprise dans son secteur d’activité. En effet, Atos figure parmi les plus grandes ESN mondiales et est leader européen des services informatiques. Cela lui confère alors une certaine attractivité. Ensuite, l’entreprise répartit ses activités en différents pôles bien distincts et plus ou moins équilibrés. Il est vrai que la plus grande partie de ces activités concerne les services comptant plus de 55 % de son chiffre d’affaires, elle opère pour le reste dans d’autres segments : consulting, paiements sécurisés, cybersécurité, intégration de systèmes, Big Data… Grâce à son portefeuille varié de services, Atos peut diversifier ses sources de revenus tout en présentant une offre beaucoup plus complète à ses clients. Par ailleurs, l’entreprise est présente dans de nombreux pays et cette bonne répartition géographique de ses activités lui permet de se prémunir de manière efficace contre les risques de crise économique ciblée ou de la baisse de la demande. L’entreprise française est également appréciée pour sa très bonne situation financière au cours des dernières années.
Cependant, Atos a plusieurs faiblesses. Les actionnaires peuvent regretter le fait qu’il y ait une différence majeure concernant la rentabilité de chaque segment de l’entreprise. Ce déséquilibre flagrant ne s’est pas amélioré avec le temps et pourrait avoir des conséquences sur la rentabilité opérationnelle globale de l’entreprise. Sur certains segments spécifiques, comme l’intégration de système ou encore le consulting, Atos est confronté à une forte concurrence dans la mesure où l’entreprise ne parvient pas à se distinguer face à ses adversaires et manque alors de compétitivité. Ce défaut vient s’ajouter à un autre point faible correspondant à un poids assez important des activités de services se heurtant à de fortes pressions tarifaires depuis un certain nombre d’années déjà. Par ailleurs, le fait que le cours de l’action évolue à des niveaux très bas depuis mi-juillet 2021, cela peut être considéré par certains investisseurs comme un signal de vente important tandis que d’autres investisseurs estiment qu’il s’agit d’une chute passagère et que c’est le moment d’acheter l’action pendant que son prix est à son plus bas niveau.
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