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Le parcours du groupe Casino débute dans les années 1898 lorsque Geoffroy Guichard fonde avec son beau-père la Société des Magasins du Casino et Établissements économiques d’alimentation sous la raison sociale Guichard-Perrachon & Cie. Celle-ci est l’héritière d’une épicerie de détail situé rue des Jardins à Saint-Étienne – anciennement le Casino Lyrique de la ville fermé dans les années 1850. À l’époque, ce sont 77 personnes qui souscrivent au capital de l’entreprise, dont les époux Guichard avec 35 % du capital. Dès l’année de création de la société, elle se lance dans la construction d’usines et d’entrepôts. Dans les usines, l’entreprise fabrique de l’huile, du chocolat ou encore du pain, torréfie du café, et distille des liqueurs maison. En juillet 1899, près de 40 succursales sont ouvertes en France et en septembre 1904, la 100e succursale est ouverte en Ardèche.

À partir de 1904 et durant le premier quart du XXe siècle, l’entreprise développe un plan d’actions sociales pour ses employés :

• 1904 : lancement d’une caisse de prévoyance et d’assurance décès ;
• 1905 : création d’un service médical et pharmaceutique ;
• 1910 : primes aux familles nombreuses et à la naissance ;
• 1912 : création de la section sportive de l’Amicale des employés ;
• 1916 : allocations familiales et participation aux résultats pour les employés ;
• 1923 : mise en place de la Caisse des Retraites pour son 25e anniversaire.

En parallèle, l’entreprise se lance sur les marchés financiers sur la bourse de Paris en 1910. Après la Première Guerre mondiale, le groupe Casino reprend son développement en créant des entrepôts et des usines dès 1920. En 1929, elle compte près de 1 000 succursales et plus de 500 concessions en France, présence dans 28 départements. Cela a été possible grâce au contrôle de la société L’Épargne de Toulouse avec ses 300 succursales implantées dans le Sud-Ouest de l’Hexagone en 1925. En octobre 1929, le fondateur de l’entreprise Geoffroy Guichard quitte l’entreprise pour la céder à ses enfants. Et en mai 1940, suite au décès du fondateur, ce sera Mario Guichard qui est nommé à la présidence du conseil de gérance.

Après la Seconde Guerre Mondiale, l’entreprise entre dans sa phase de grandes innovations. En 1947, Pierre Guichard fait un voyage en Amérique du Nord et y découvre le concept de magasin en libre-service. En 1948, le premier magasin en libre-service de l’enseigne est ouvert à Saint-Étienne. Dans les années 1950, l’entreprise met en place une des premières chaînes du froid dans la distribution et en 1959, elle est la première à proposer une date limite de vente sur ses produits. En mai 1960, le groupe ouvre le premier supermarché sous enseigne Casino à Grenoble puis 4 autres grandes surfaces à Lyon, Firminy, Saint-Étienne et Nice. S’en suivent d’autres grandes surfaces puis en mars 1970, le premier hypermarché Géant Casino est ouvert à Marseille – le plus grand magasin de France d’une superficie de 16 000 m².

En 1976, le groupe Casino entame son développement à l’international en plus de sa croissance toujours grandissante dans l’Hexagone. Cette année, le groupe crée alors Casino USA aux États-Unis pour exploiter des cafétérias françaises. De nombreux restaurants sont ouverts de part et d’autre du pays (Santa Monica, Seattle, Phoenix, Beverly Hills, Arizona, Costa Mesa, Californie…) avec plusieurs commerces de proximité sous l’enseigne Le Petit Casino. Le groupe fait également l’acquisition de la chaîne de magasins Thriftymart Inc. qui devient Smart & Final Iris. En 1978, le groupe crée l’entreprise SOMABRI (Société des magasins de bricolage) afin d’être présent sur le marché du bricolage.

Un grand changement est opéré à partir de 1985 avec des rachats, des acquisitions, des investissements, etc. :

• 1985 : acquisition de la société Cedis pour le développement du groupe dans l’Est de la France ;
• 1990 : rachat de la société La Ruche Méridionnale à la Compagnie française de l’Afrique occidentale pour le renforcement de l’enseigne dans le Sud de la France ;
• 1992 : fusion avec le groupe Rallye qui apporte l’ensemble de son activité de distribution et de restauration – détention de 29 % du capital total du groupe Casino, affiliation avec le groupe Corse Distribution ;
• 1996 : signature d’un accord de partenariat avec Dairy Farm International – l’un des plus grands groupes de supermarchés en Asie ;
• 1997 : prise d’une participation majoritaire dans les enseignes Leader Price et Franprix avec leur réseau de près de 650 magasins, arrêt d’une OPA hostile à l’encontre du groupe Casino lancée par le distributeur Promodès, signature d’un accord d’affiliation avec l’entreprise uruguayenne Disco pour la construction d’un Géant Casino à Montevideo ;
• 1998 : ouverture du premier hypermarché à Taïwan via la société commune constituée pour le développement d’hypermarchés dans le Sud-Est asiatique après l’accord de partenariat en 1996 avec Dairy Farm International, prise de contrôle du groupe argentin Libertad exploitant 7 hypermarchés dans le pays ;
• 1999 : entrée au capital des groupes de distribution GPA au Brésil et Grupo Éxito en Colombie ;
• 2000 : acquisition des enseignes Monoprix, Cdiscount, Leader Price et Franprix ;
• 2001 : création de Banque Casino et la foncière Mercialys regroupant les centres commerciaux dont le groupe est propriétaire ;
• 2007 : inauguration du nouveau siège social à Saint-Étienne, création de la filiale GreenYellow spécialisée dans l’énergie et renforcement de sa présence dans plusieurs zones en devenant premier distributeur alimentaire en Amérique du Sud, dans l’Océan Indien et au Vietnam, et deuxième distributeur en Thaïlande ;
• 2010 : liaison de la première centrale photovoltaïque du groupe au réseau électrique, acquisition de participations thaïlandaises du groupe Carrefour avec sa filiale Big C pour poursuivre son développement en Asie ;
• 2011 : détention de 99,6 % des parts de Cdiscount après la cession des frères Charle des leurs, signature d’un accord de partenariat entre le groupe et La Poste ;
• 2012 : acquisition de 50 % des parts détenues par le Groupe Galeries Lafayette dans Monoprix, rachat de la majorité des magasins Le Mutant qui deviennent Leader Price ;
• 2014 : regroupement des achats sur les produits de grandes marques vendus en France entre le groupe Casino et Intermarché ;
• 2016 : vente de la participation de 59 % du groupe dans ses activités thaïlandaises Big C, annonce de la cession de la filiale Via Varejo au Brésil ;
• 2017 : signature d’un accord avec Ocado, entreprise britannique leader mondial de la distribution alimentaire en ligne ;
• 2018 : signature d’un contrat avec Amazon, leader mondial du commerce électronique, pour un partenariat commercial visant à proposer des produits alimentaires de Monoprix aux clients d’Amazon Prime Now, expérimentation de la grande surface ouverte H24 même le dimanche ;
• 2019 : inauguration du premier magasin du groupe au Cameroun sous l’enseigne BAO, vente de plusieurs filiales et cessions de nombreuses participations pour améliorer son endettement ;
• 2020 : enregistrement d’un CA de 31,9 milliards d’euros avec une perte nette de 886 millions et une dette élevée de 3,9 milliards, négociation d’actions de restructuration des prêts pour allonger leur durée.

Le groupe Casino, dans sa forme longue Casino Guichard Perrachon SA, est une entreprise française de distribution gérant des centaines de magasins en France et à l’étranger. Elle opère dans différents formats de produits alimentaires et non alimentaires : supermarchés, hypermarchés, magasins de rabais, magasins de gros, dépanneurs… Dans l’Hexagone, l’enseigne opère sous différentes marques : Casino, Franprix, Leader Price, Monoprix, le Petit Casino ou encore Vival et Spar, mais également Casino Restauration. À l’étranger, le groupe Casino exerce ses activités en Amérique du Sud, dans l’Océan Indien ainsi que dans une partie du continent asiatique. En plus de la distribution de produits alimentaires et non alimentaires, l’entreprise est également active dans d’autres secteurs, comme l’énergie avec sa filiale GreenYellow et la finance avec sa filiale Banque Casino.

Sur les marchés financiers, le groupe Casino appartient à l’industrie du commerce de détail de produits alimentaires et de base, et au secteur de la consommation de base. L’entreprise est cotée en bourse sur Euronext Paris au Compartiment A sous le code mnémonique CO et le code ISIN FR0000125585. Elle fait partie de nombreux indices boursiers, dont les principaux sont le CAC Mid Small, le CAC Mid 60, le SBF 120 et le Next 150. En novembre 2022, la société dispose d’une capitalisation boursière de 1 142 milliards d’euros portée par plus de 108 millions d’actions, dont 55,1 % de flottant au total. Son chiffre d’affaires de 2021 est de 30,55 milliards d’euros pour un résultat net négatif de -566 millions, en progression par rapport aux deux années précédentes : -718 millions en 2020 et -1,51 milliard en 2019. Son chiffre d’affaires par activité se répartit par ailleurs de la manière suivante :

• 47,3 % pour la distribution en France : détention de 2 304 magasins à fin 2021 répartis entre Géant Casino (95 hypermarchés), Casino (492 supermarchés), Monoprix (838 points de vente) et Franprix (942 supermarchés) ;
• 46,1 % pour la distribution à l’international : activité assurée par l’intermédiaire de 3 207 magasins implantés en Colombie (2 063), au Brésil (1 021), en Uruguay (94), en Argentine (25) et au Cameroun (4) ;
• 6,6 % pour l’activité de commerce en ligne.

Quant à la répartition géographique du chiffre d’affaires, celle-ci est comme suit : 52,6 % en France, 47,3 % en Amérique Latine et 0,1 % pour les autres pays.

Pour ce qui est de son actionnariat, celui-ci est principalement réparti entre les acteurs suivants :

En janvier 1993, le cours de l’action CO s’établit à 31,78 €. Celui-ci connaît une fluctuation mineure jusqu’en décembre 1995 entre cette valeur et 22,67 €. Par la suite, l’action connaît un rebond spectaculaire avec une croissance exponentielle le menant vers un sommet historique à 123,08 € en novembre 1999 après plusieurs pics successifs :

• 58,72 € en septembre 1997 ;
• 67,98 € en mars 1998 ;
• 94,67 € en décembre 1998
• 99,45 € en avril 1999 ;
• 123,08 € en novembre 1999.

L’action Casino connaît par la suite une chute à 91,66 € en février 2000 avant de rebondir à 110,97 € 6 mois après. À partir de février 2001 avec un cours à 111 €, le cours de bourse de l’enseigne dégringole pour atterrir à 53 € en février 2003. Entre cette période et juin 2014 (96,83 €), le cours a des allures de montagnes russes en stagnant près de la barre des 50 € et celle des 80 €. L’action entamera une descente prolongée après cette période :

• 41,72 € en janvier 2016 ;
• 27,31 € en août 2018 ;
• 19,33 € en octobre 2020 ;
• 9,59 € en septembre 2022.

En novembre 2022, l’action passe à 12,40 € et comme le montre le graphique ci-dessous entre dans une phase croissante.

Versement de dividende

Le groupe Casino a versé un dividende à ses actionnaires entre 2000 et 2019 avec un montant variable durant ces années en fonction du résultat de l’entreprise. Malheureusement, depuis 2020, la société s’est résignée à en distribuer, notamment à cause de la pandémie de Covid-19, mais également à cause de sa situation de surendettement. En effet, l’endettement de Casino Guichard Perrachon est passé de 3,9 milliards à 5,9 milliards en 2021.

Nombreuses sont les raisons pouvant pousser à acheter des actions du groupe Casino comme l’inverse. Voici quelques éléments en faveur de la hausse de l’action CO et en faveur de sa baisse :

Éléments en faveur de la hausse de l’action CO

L’un des éléments en faveur de la hausse du cours de l’action du groupe Casino reste indubitablement le positionnement de l’entreprise dans le secteur de la distribution à l’échelle mondiale. L’entreprise figure parmi les plus grands distributeurs mondiaux et des meilleurs de ce secteur dans l’Hexagone par l’intermédiaire de ses nombreuses enseignes, telles que Leader Price, Casino, Franprix ou encore Monoprix. Son positionnement lui permet ainsi d’avoir de grands profits et d’excellents résultats financiers. Cela représente un avantage précieux par rapport à la concurrence.

Un autre point fort de l’entreprise, c’est la stratégie qu’elle vient de mettre en place, notamment concernant le marché français. Le groupe Casino a décidé de réorienter ses activités vers le commerce de proximité ainsi que la création de nouveaux points de vente connaissant notamment un essor important dans les grandes villes. L’entreprise a pris le contrôle total des enseignes Monoprix avec ses magasins Monop’ et Daily Monop’. Cette stratégie est également appliquée sur quelques marchés à l’étranger.

Depuis quelques temps, l’entreprise a également pris l’initiative de réorganiser intégralement ses activités réparties en différents pôles. La fusion de ses activités en France génère encore plus de 45 % des ventes du groupe, les activités de e-commerce ainsi que la scission de ses activités en Amérique latine en deux pôles distincts est une décision judicieuse réduisant l’exposition au risque. Le groupe opère aujourd’hui via 3 grands pôles : distribution en France, distribution à l’international et distribution en ligne.

Sinon, le groupe Casino jouit d’une expertise de plus d’un siècle dans le domaine de la distribution. L’entreprise est un acteur historique en France et a eu le temps de poser les bases de son business. Elle bénéficie par ailleurs de nombreuses ressources ainsi que des partenariats stratégiques lui permettant d’assurer son avenir. Pour ce qui est de ses finances, elle a amélioré sa capacité d’autofinancement, notamment en procédant au rachat des obligations remboursables en actions Monoprix.

Éléments en faveur de la baisse de l’action CO

Le revers de la médaille pour le groupe Casino malgré son expérience centenaire dans la distribution, c’est la forte concentration de son activité en France. En effet, plus de 45 % de son chiffre d’affaires est encore réalisé dans l’Hexagone. Sa rentabilité dépend alors grandement des revenus obtenus sur le territoire français. Malheureusement, l’entreprise rencontre des difficultés depuis 2014 avec la détérioration de la rentabilité de certaines de ses enseignes, comme Leader Price et Géant restant toutes les deux déficitaires.

Ensuite, il y a également les risques liés à la distribution à l’étranger. En effet, la rentabilité nette globale de l’entreprise subit les conséquences de la forte présence des intérêts minoritaires dans les filiales à l’étranger. Les activités sont freinées par le faible pouvoir d’achat des pays dans lesquels le groupe Casino opère. Cela lui rapport alors de maigres profits comparés aux ressources déployées et utilisées.

Sinon, bien que l’entreprise ait pu améliorer rapidement sa situation financière, les investisseurs restent méfiants par rapport à la capacité du groupe Casino à réduire sa dette sur le plus long terme. En effet, l’endettement de la société est passé de 3,9 milliards d’euros à 5,9 milliards d’euros en 2021, ce qui a d’ailleurs fait plonger l’action à son plus bas historique en septembre 2022 à 9,59 €.