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C’est en 1865 que Leo Mechelin et Frederik Idestam fondent leur entreprise Nokia Corporation, une société finlandaise débutant son activité dans l’industrie papetière à une époque où la demande de papier est en pleine expansion. Par la suite, l’entreprise investit dans de nombreux secteurs : industrie du caoutchouc avec Suomen Gummitehdas Oy et l’industrie des câbles avec la Suomen Kaapelitehdas Oy. En 1967, les trois entreprises fusionnent officiellement pour former le groupe Nokia.

Dans les années 70, Nokia se lance dans la fabrication de téléviseurs tout en restant un conglomérat touchant à tout avec une envergure modeste. En 1981, la firme finlandaise se lance dans les micro-ordinateurs avec sa gamme MikroMikko – division Nokia Data. En 1987, elle rachète la division Data Systems d’Ericsson et continue à se développement dans le secteur micro-informatique. Au début des années 90, la Finlande fait face à une dépression économique. Nokia se sépare de ses filiales non rentables pour se consacrer davantage aux télécommunications. En 1991, elle vend sa branche Nokia Data à l’entreprise britannique ICL puis se sépare de toutes ses activités en 1992 afin de se recentrer uniquement sur la téléphonie mobile.

En 1994, Nokia lance son IPO sur le Nasdaq pour pallier l’étroitesse du marché financier finlandais. En 1998, la firme devient le premier constructeur mondial de téléphones mobiles. En 1999, son Nokia 3210 devient le plus grand succès commercial de l’histoire du groupe avec 160 millions d’exemplaires vendus par la suite. Entre 1992 et 2000, l’action de l’entreprise voit son prix multiplié par 600 tandis que son chiffre d’affaires a été multiplié par 8 et son bénéfice par 12.

À partir des années 2000, Nokia est à la pointe de la technologie dans l’industrie des télécommunications et le secteur de la téléphonie mobile. Elle fusionne avec Siemens AG en 2006, et acquiert le service de cartographie Navteq en 2007, et finalement en 2008, la multinationale finlandaise devient le plus grand constructeur mondial de téléphones mobiles devant Motorola et Samsung avec près de 39 % des parts du marché mondial.

À partir des années 2010, elle est à la recherche d’une nouvelle stratégie après avoir acquise la majeure partie de la division équipements réseaux sans fil de Motorola. En 2011, Stephen Elop, ancien dirigeant de Microsoft et nouveau PDG de Nokia depuis septembre 2010, annonce un partenariat avec Microsoft, mais le partenariat a été mal reçu entraînant la perte de la valeur de l’action de plus de 20 %. Bien qu’en déclin, Nokia continue de lancer de nouveaux produits, notamment une gamme de smartphones Lumia en novembre 2011 utilisant le système Windows Phone.

En 2012, 10 000 emplois ont été supprimés avec la fermeture de sites au Canada, en Finlande et en Allemagne et Nokia s’est fait devancer par Samsung Electronics sur le marché de la téléphonie mobile. En 2013, Siemens quitte le navire en vendant sa participation de 49,9 % dans Nokia. L’entreprise finlandaise a été renommée Nokia Solutions and Networks (NSN) avec des effectifs amputés d’un quart, et se sépare de sa division « terminaux mobiles » reprise par Microsoft pour se consacrer aux infrastructures haut débit pour la téléphonie mobile. Et en 2016, l’entreprise décide de confier l’usage de sa marque pour les terminaux mobiles à l’entreprise finlandaise HMD Global Oy fondée par d’anciens cadres de Nokia Corporation.

Ainsi, depuis son virage stratégique après avoir cédé sa division téléphonie mobile, Nokia est alors devenu l’un des premiers équipementiers des télécommunications au monde, dont les activités se partagent entre :

• Les solutions réseau haut débit fixes, mobiles et sous-marines pour les opérateurs de télécom et les entreprises ;
• Les logiciels de gestion des réseaux et des services clients (OSS/BSS) – gestion des réseaux, analyse et facturation des services, virtualisation et informatique en nuage (cloud computing), etc. ;
• La recherche et le développement – droits intellectuels relatifs aux brevets.

Nokia se présente comme une entreprise multinationale finlandaise spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation d’équipements de télécommunications via Nokia OYJ. La société est cotée en bourse sur Euronext au Compartiment A depuis 2015 sous le code ISIN FI0009000681 et le code mnémonique NOKIA, et son action fait partie de plusieurs indices : OMX Helsinki 25, CAC All Shares, Low Carbon 100 Europe, NASDAQ OMX Nordic 100, STOXX Europ 600 et OMX Nordic 40.

La firme multinationale finlandaise a une capitalisation boursière de 25,861 milliards d’euros à l’heure où nous écrivons ces lignes, portée par plus de 5,6 milliards d’actions. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 22,202 milliards d’euros – presque le même montant que sa capitalisation, avec un résultat net de 1 645 milliards d’euros – le consensus général table pour un résultat net prévisionnel 2022 de 2,250 milliards.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise par activité se répartit de la manière suivante :

• 43,7 % pour le développement de solutions réseau haut débit mobiles (prestations destinées notamment aux opérateurs de télécommunication) ;
• 34,6 % pour le développement de solutions d’infrastructures de réseaux (routeurs IP et solutions de réseautage optique) ;
• 13,9 % pour le développement de logiciels (logiciels de gestion de l’expérience client, de communication, de collaboration et de facturation, de gestion des réseaux…) ;
• 6,7 % pour le développement de technologies avancées ;
• 1,1 % pour les autres.

Quant à la répartition géographique du CA, celle-ci est comme suit : 32,8 % pour l’Amérique du Nord, 29,9 % pour l’Europe, 11,5 % pour la zone Asie-Pacifique, 8,6 % pour la zone Moyen-Orient et Afrique, 5,5 % pour l’Amérique latine et 4,7 % pour l’Inde.

Nombreux sont les actionnaires de l’entreprise Nokia OYJ – cotation en bourse NOKIA, dont les plus importants sont :

La cotation en bourse NOKIA est disponible depuis 2015 après l’introduction en bourse de l’entreprise Nokia sur Euronext au Compartiment A. Après son virage stratégique en 2014, la firme finlandaise est devenue le troisième équipementier mondial pour la 5G dans les années 2020. Le cours de bourse de son action a connu des pics et des creux depuis son IPO avec un plus bas en dessous de 3 € et un plus haut à près de 7 € lors de l’IPO. Aujourd’hui, l’action se situe entre 4,5 € et 4,75 € avec un potentiel à la hausse comme on le voit sur le graphique ci-dessous :

Versement de dividendes

Nokia verse un dividende à ses actionnaires depuis 2016, mais dont la périodicité n’est pas continue. En effet, en 2021, elle a décidé de ne verser aucun dividende comme le montre le tableau suivant :

La distribution du dividende se fait généralement 2 fois par an, en mai et juillet. À ce jour, le rendement est de 0,87 % tandis que le taux de distribution est de 6,9 %. Cela représente un excellent niveau dans la mesure où l’entreprise ne pioche pas trop, voire très peu, dans ses bénéfices pour rémunérer ses actionnaires.

L’entreprise Nokia bénéficie d’un excellent positionnement sur le marché des télécommunications. Après sa fusion avec le groupe Alcatel-Lucent, elle est devenue l’un des trois leaders de ce secteur et cela au niveau international. Il va de soi que cela lui confère une certaine sécurité. Par ailleurs, forte d’une expérience de dizaines d’années, elle est présente partout dans le monde et tout le monde connaît la marque Nokia. Et surtout grâce à sa fusion avec Alcatel-Lucent, elle dispose aujourd’hui d’une excellente répartition dans les diverses grandes zones économiques mondiales. La société est bien représentée en Amérique du Nord où elle réalise plus de 31 % de son CA et a une part assez importante en Chine, un marché très convoité en matière de télécommunications avec plus de 15 % du CA. Sur le marché européen, Nokia réalise 21 % de son CA tandis que dans la zone Asie-Pacifique, elle y a pu générer 18 % de son CA.

En plus de faire partie du Top 3 du marché des télécommunications, la multinationale finlandaise s’est établie en tant que leader dans différents segments spécifiques lui permettant d’assoir sa notoriété tout en renforçant son image de spécialiste. Nokia est le numéro un mondial de l’accès haut débit en ADSL et en FTTx ainsi que les technologies de transmission optique et d’intégration triple-play/IPT. L’entreprise occupe également un positionnement stratégique dans le secteur des réseaux fixes et mobiles. Elle fait aussi partie des plus grands acteurs dans le routage IP et l’optique DWDM ainsi que les services et les applications relatifs au cloud.

Aujourd’hui, Nokia continue son développement et ne se repose pas sur ses lauriers pour garantir ses futurs résultats. En tant qu’entreprise technologique, elle est axée sur l’innovation et n’hésite pas à investir beaucoup en recherche et développement : près de 5 milliards de dollars. En termes de R&D, ses objectifs concernent principalement le réseau 5G faisant l’objectif d’une très forte concurrence de la part des acteurs des télécommunications. Il y a également le cloud computing, les capteurs ou encore les réseaux virtualisés ainsi que l’imagerie de pointe – autant de possibilités pour surprendre aussi bien le grand public que les professionnels.

Le pôle R&D de l’entreprise ne chôme pas vu l’investissement qu’elle réalise dessus lui permettant d’avoir un grand portefeuille de brevets valoriser à plus de 8 milliards de dollars. La multinationale finlandaise bénéficie par ailleurs d’accords de partenariats sur la distribution de terminaux avec des géants des télécommunications, tels que Samsung ou encore LG lui garantissant alors des revenus confortables.