L’art de crypter les informations et données numériques
Le terme cryptographie provient de deux mots grecs « crypto » signifiant secret et « grapho » signifiant écrire, en d’autres termes écrire en secret. Elle est aujourd’hui utilisée dans la sécurisation de données numériques grâce à une ou plusieurs techniques mathématiques et des « clés » utilisées pour déchiffrer les informations. Le processus de « cryptage » traduit les informations via un algorithme en rendant les informations d’origine illisibles. Par exemple, le processus permet de convertir un texte en clair en une forme alternative appelée texte chiffré. Quand l’utilisateur autorisé souhaite lire les données, celui-ci peut alors les déchiffrer grâce à une clé binaire qui reconvertira le texte chiffré en texte brut pour qu’il puisse accéder aux informations originales. Toutes parties tierces ne peuvent ainsi lire le contenu sans la clé de déchiffrement/déchiffrage.
L’importance de la cryptographie pour les cryptomonnaies
La base de la cryptomonnaie repose essentiellement sur la cryptographie pour permettre des transactions sécurisées, « trustless » et anonymes. Cela signifie qu’il n’y a pas besoin de connaître quoi que ce soit sur l’autre partie afin de faire des opérations en toute sécurité avec elle. Par ailleurs, ce système permet de ne faire intervenir aucune partie intermédiaire, comme une banque, une institution financière, un gouvernement ou une société de carte de crédit.
Le Bitcoin est le pionnier des cryptomonnaies et aujourd’hui celle la plus valorisée. Son idée a été proposée sous la forme d’un livre blanc paru sur un forum de discussion sur la cryptographie en 2009 écrit par un certain Satoshi Nakamoto – on ne sait pas s’il s’agit d’un individu ou d’un groupe de personnes. Nakamoto a résolu un problème épineux, celui des dépenses doubles. Dans la mesure où Bitcoin n’est qu’un code, qu’est-ce qui empêcherait une personne d’en produire différentes copies et ainsi dépenser sa cryptomonnaie en masse. La solution proposée est ainsi un système de cryptage baptisé « cryptage de clé publique-privée ». Ce moyen de chiffrement a permis le système « trustless » pour des transactions sécurisées entre inconnues sans la nécessité d’avoir un intermédiaire de confiance entre les deux, et a été éprouvé dans un bac à sable réglementaire cryptographique .
Le cryptage 128 bits et 256 bits
Le chiffrement des données se fait par cryptage algorithmique à plusieurs niveaux. La force de celui-ci dépendra de la longueur de la clé de sécurité. Vers la fin du 20e siècle, les développeurs utilisaient un cryptage 40 bits prenant la forme d’une clé à 2 permutations possibles. Toutefois, vers la fin du siècle, les pirates ont pu casser ces clés en utilisant des attaques par force brute. Cela a ainsi conduit à la mise en place d’un système de chiffrement à 128 bits comme longueur de cryptage standard pour les navigateurs web.
C’est ainsi qu’est né en 2001 l’AES pour Advanced Encryption Standard, un protocole de chiffrement de données utilisant une taille de bloc de 128 bits avec des longueurs de clé de 128, 192 et 256 bits. Ce système utilise un algorithme à clé symétrique. Cela signifie que la clé à une double utilisation : chiffrage et déchiffrage. Les algorithmes à clé asymétrique utilisés précédemment utilisaient des clés différentes pour le processus de chiffrement et de déchiffrement.
Si le cryptage 128 bits est celui dit standard, la majorité des institutions financières, mais également les gouvernements et les militaires utilisent un système d’encodage 256 bits pour une sécurité améliorée des données.
Le système de cryptage de clé publique-privée
Cette méthode mise au point par Bitcoin a été reprise par les blockchains qui ont suivi. Le réseau fournit ainsi à tous les utilisateurs une clé privée à partir de laquelle il génère une clé publique associée. C’est cette clé publique qui est utilisée en tant qu’identifiant. In facto, c’est la seule informatique que l’on doit connaître pour envoyer des bitcoins.
La méthode de génération de la clé publique à partir de la clé privée s’appelle « hachage », qui est issue d’une fonction de hachage cryptographique. Cela consiste à prendre une chaîne de données puis de la traiter par l’intermédiaire d’un algorithme – on ne va pas entrer dans les détails. Ce processus est irréversible de manière à ce qu’aucune personne ne puisse deviner la clé privée à partir de la clé publique. Dans la mesure où clé publique et clé privée sont liées, le réseau sait alors que les bitcoins appartiennent à untel ou untel, et qu’ils resteront les siens du moment qu’il dispose de sa clé privée.
Le réseau Bitcoin a révolutionné le système monétaire numérique en trouvant la solution à la problématique des dépenses doubles : mise en place d’un réseau P2P (pair à pair) utilisant des méthodes cryptographiques pour vérifier l’authenticité des opérations - résolution du nonce. Par ailleurs, l’absence d’intermédiaire rend les transactions irréversibles qui est une caractéristique du système et non d’un bug. En effet, les transactions permanentes font partie des éléments clés de la solution à la problématique des dépenses doubles.
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