Bulle spéculative qui explosera tôt ou tard
Certaines personnes, et elles sont nombreuses, on ne va pas mentir là-dessus, achètent des BTC de manière spéculative à la recherche de rendements importants. Mais cela n’indique pas que le Bitcoin est une bulle spéculative en elle-même. Pour rappel, les bulles représentent des cycles économiques par des hausses non viables de la valeur d’un produit sur le marché qui finissent par exploser quand les investisseurs se rendent compte que les prix ont largement dépassé la valeur fondamentale de l’actif.
Dans la première décennie de son existence, le Bitcoin a traversé de nombreux cycles de prix, mais il s’est toujours redressé pour atteindre de nouveaux sommets. Cela va de soi que dans la mesure où il s’agit d’une nouvelle technologie, celui-ci est confronté à des cycles de récession et d’expansion. Prenons l'exemple d'Amazon. À la fin de l’ère des dot.com au début des années 2000, l’action de l’entreprise de Jeff Bezos est alors passé de 100 $ à 5 $. Au cours des décennies suivantes, la société est devenue l’une des entreprises les plus valorisées.
De nombreux grands investisseurs estiment que les mouvements à la hausse et à la baisse de manière aléatoire du bitcoin constituent un modèle typique des marchés technologiques d’autant plus les jeunes marchés. Pour eux, la valeur du BTC augmentera davantage et se retrouvera avec des mouvements d’oscillation plus petits et des durées plus longues entre ces périodes jusqu’à ce que cela se stabilise à un moment donné – mais ça, seul le temps nous le dira.
Aucune utilisation IRL
Nombreux sont les détracteurs des monnaies numériques, surtout le bitcoin qui affirme que ce dernier n’a aucune utilité IRL, dans la vraie vie, ou que sa seule utilisation relève d’activités illégales. Mais tout cela, c’est faux puisque le BTC est utilisé partout dans le monde comme moyen de paiement au même titre que les monnaies fiduciaires, celles que l’on utilise plus communément au quotidien comme le dollar, l’euro ou la livre sterling. Sinon, les grands investisseurs institutionnels ont déjà adopté le bitcoin comme couverture contre l’inflation au même titre que l’or – considéré comme une valeur refuge.
Cela fait déjà quelques années que le BTC est utilisé en tant que valeur refuge qui a une grande résistance à l’inflation malgré qu’il reste tout de même volatile. On le compare d’ailleurs à l’or, ce qui lui a valu le surnom d’« or numérique ». De grands fonds d’investissement et un grand nombre de sociétés cotées en bourse à l’image de Square, MicroStrategy ainsi que Tesla ont déjà par ailleurs acheté pour des centaines de millions, voire des milliards de dollars de BTC pour mieux gérer leurs actifs. La comparaison de cette cryptomonnaie avec l’or relève de sa rareté puisqu’il a été décidé dès le départ qu’il n’y en aura que 21 millions de jetons en circulation. Mais par rapport à l’or, le BTC a le mérite d’être très léger, voire sans poids dans la mesure où il est numérique et de ce fait il peut être envoyé aussi facilement qu’on envoie un e-mail à l’autre bout de la terre.
Pour ceux qui disent que le bitcoin est seulement utilisé pour des activités illicites, ce n’est pas totalement vrai. Comme toute monnaie, il y aura bien évidemment des détournements et des abus, mais par rapport au dollar américain, son utilisation dans des activités illégales et criminelles n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. En 2019, par exemple, il a été rapporté que 2,1 % du volume total des transactions en BTC étaient liés à des activités criminelles ; c’est très peu lorsqu’on voit les milliards de dollars blanchis par les cartels de drogue et d’autres organisations criminelles de part et d’autre de la planète. Sinon, le Bitcoin peut être facilement traqué dans la mesure où il évolue dans un univers ouvert : la blockchain. Les autorités peuvent ainsi mieux traquer les activités illicites que dans le système financier traditionnel.
Aucune valeur réelle
Une idée bien reçue depuis des années, le bitcoin n’aurait aucune valeur réelle puisqu’il n’est pas adossé à un actif physique comme l’or ou autre ; mais le dollar américain non plus tout comme l’euro et d’autres monnaies fiduciaires n’ont pas de support physique, et cela n’empêche pas qu’ils ont de la valeur puisqu’on les utilise au quotidien. Voilà encore un mythe qui n’a aucun sens. D’autant plus que le BTC a été programmé pour être rare (21 millions de jetons seulement qui seront atteints d’ici 2140 selon les estimations) ce qui le rend ainsi résistant à l’inflation. D’un autre côté, les monnaies Fiat sont facilement sujettes à l’inflation dès lors que de grandes quantités sont créées entraînant alors une dilution de l’offre existante et ainsi la baisse de leur valeur.
La quantité limitée de bitcoins qui sera mise en circulation fait que la cryptomonnaie restera rare puisque l’offre sera toujours en baisse, ce qui suivant le principe fondamental de la rareté, permet de maintenir sa valeur à la hausse sur le long terme et cela à grande échelle. Rappelons que le BTC est passé de moins d’un cent à ses débuts à plus de 50 000 $ le jeton à la mi-février 2021.
Phénomène de mode remplaçable
Après le lancement du Bitcoin en 2009, d’autres cryptomonnaies ont vu le jour, mais aucune n’a connu le même succès que lui jusqu’à présent. En plus d’être la première cryptomonnaie lancée à grande échelle, le BTC est également le plus valorisé. Même les nouvelles cryptos offrant de nouvelles fonctionnalités et d’autres avantages ne sont pas parvenues à dépasser le BTC. Actuellement, il représente environ 60 % du marché des monnaies virtuelles.
La principale raison de son succès, c’est qu’il est le « premier venu » tout en ayant une seule mission : « être une devise décentralisée et ouverte » sans plus ni moins. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne peut pas évoluer pour rattraper les technologies de ses concurrents comme l’ETH (éther) de la blockchain Ethereum. En effet, sa communauté peut lancer une mise à niveau du protocole pour l’ajout de nouvelles fonctionnalités ou encore pour se protéger contre un bug nouvellement découvert.
La mise à jour du protocole Bitcoin peut se faire si 51 % de la communauté soutiennent le changement et cela a déjà eu lieu en 2017 avec la mise à niveau du SegWit (Segregated Witness – témoin séparé en français) – proposition d’amélioration Bitcoin BIP141 représentant un soft fork implémenté dans le format de transaction : les informations du témoin ont été supprimées du champ de saisie du bloc. Dans le cas contraire, si la mise à niveau n’est pas acceptée, les développeurs peuvent tout de même lancer leurs nouvelles fonctionnalités et autre en procédant à un « hard fork » consistant alors à utiliser le même protocole Bitcoin, mais en créant une nouvelle cryptomonnaie ; c’est comme cela est né le Bitcoin Cash par exemple. Nombreux sont les clones du BTC, mais aucun d’entre eux n’est arrivé à la cheville de l’original. Du coup, le mythe du phénomène de mode facilement remplaçable ne tient pas la route.
Aucune sécurité
Le protocole Bitcoin est inviolable. Le réseau n’a d’ailleurs jamais subi de piratage bien que son code source soit ouvert. En fait, c’est justement parce qu’il est ouvert et consultable par tous qu’il est sécurisé. Ça peut porter à confusion, mais c’est très simple. La communauté Bitcoin se compose d’innombrables experts en sécurité ainsi que des informaticiens et d’autres utilisateurs lambda. Par ailleurs, c’est la première cryptomonnaie qui a réussi à résoudre le problème de la double dépense en faisant une réalité des transactions P2P (peer-to-peer) ou de pair-à-pair, ce qui signifie qu’il n’y a pas besoin d’un lien de confiance entre les parties pour assurer la transaction. Et sinon, les transactions en BTC sont irréversibles dès lors que celles-ci sont validées et intégrées à la blockchain – aucune manipulation n’est alors possible pour falsifier les opérations ou encore les dissimuler.
Les nombreuses idées reçues concernant la sécurité du protocole bitcoin proviennent notamment d’attaques qui visent des sociétés et des services tiers utilisant le BTC et non par le réseau Bitcoin lui-même. Le piratage concerne ainsi ceux qui utilisent la cryptomonnaie, mais pas la blockchain, dans la mesure où il y a des actions humaines. Le protocole principal du bitcoin fonctionne en toute sécurité avec un temps de disponibilité de 99,9 % depuis son lancement en 2009, cela grâce à un réseau infaillible protégé par une quantité considérable de puissance de calcul et alimenté par des milliers de mineurs répartis aux quatre coins du globe.
Nocif pour l’environnement
Un des mythes qui persiste le plus concernant le Bitcoin, c’est qu’il serait nocif pour l’environnement. Il est vrai que son extraction relève d’un processus consommant une grande quantité d’énergie, mais il est aujourd’hui difficile d’en déterminer l’impact sur l’environnement. Il faut comprendre que tous les aspects de l’économie numérique utilisent de l’énergie. On peut par exemple mentionner le système bancaire mondial dans son intégralité et à la quantité nécessaire pour faire fonctionner les distributeurs automatiques de billets, les bâtiments administratifs, les « data centers », les succursales locales et bien d’autres, ou encore pour traiter les transactions bancaires – ça en fait de l’énergie consommée.
Récemment, le fonds new-yorkais Ark Investment Management a mené une étude concernant la consommation énergétique du bitcoin et celle-ci a conclu que : « Le bitcoin est beaucoup plus efficace que les services bancaires traditionnels et l’extraction d’or à l’échelle mondiale. » Et selon le CBECI (Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index), une grande partie de l’exploitation de bitcoins est alimentée par des sources d’énergie renouvelable : énergie solaire, énergie hydroélectrique, éolienne… Ce chiffre varie de 20 % à plus de 70 % de part et d’autre de la planète. Les chercheurs de Cambridge ont ainsi conclu : « L’empreinte environnementale du bitcoin n’est au mieux que marginale ».
Ainsi, contrairement aux idées reçues comme quoi le bitcoin est nocif pour l’environnement dû à la consommation excessive d’électricité, et bien cela n’est pas du tout fondé par rapport à d’autres structures de l’économie numérique. D’autant plus que c’est même le contraire si l’on fait la comparaison avec d’autres structures économiques numériques. Comment ça ? C’est simple. Les mineurs sont bien conscients que la quantité d’énergie nécessaire pour exploiter le Bitcoin augmente de plus en plus alors que leur récompense reste la même pour un bloc ajouté sur le réseau. Ainsi, ils cherchent constamment des moyens pour diminuer le coût de l’électricité tout en augmentant leur profit. Ils se tournent alors davantage vers l’énergie renouvelable qui est une option moins chère avec le temps.
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