L’importance du minage
Si le minage sert principalement à la mise en circulation de nouveaux jetons de cryptomonnaie, l’opération joue d’autres rôles pour les blockchains. En effet, celle-ci est au cœur de leur sécurité, peu importe qu’il s’agisse du réseau du Bitcoin ou de la blockchain Ethereum et autre. En effet, il permet de valider des transactions en chiffrant les données puis en les enregistrant sur le réseau. Ce sont des opérateurs éparpillés aux quatre coins du monde qui assurent cette validation en utilisant la puissance de calcul de leurs ordinateurs via de puissants processeurs ou cartes graphiques. Ils sont appelés mineurs et peuvent être aussi bien des entreprises que des particuliers. En pratique, les mineurs utilisent un logiciel open source afin de résoudre un problème mathématique et c’est comme cela qu’ils valident une transaction. En contrepartie, ils sont récompensés en jetons comme le BTC ou l’ETH. Les opérateurs les plus rapides dans les opérations de chiffrement de données et d’enregistrement de transactions dans la blockchain reçoivent davantage de récompenses, mais au fil du temps et dans la limite d’émission fixée par la blockchain, celles-ci vont décroître. Sinon, on peut rencontrer un certain phénomène appelé instamine lorsqu’un grand nombre de jetons est créé en même temps.
Le fonctionnement du minage
Aujourd’hui, il existe trois façons d’obtenir des cryptomonnaies, comme le Bitcoin ou l’Ether. Soit on en achète sur un CEX (centralized exchange) – plateforme d’échanges centralisés, soit on en reçoit en paiement de biens ou de services, soit on les exploite virtuellement. C’est cette dernière option que l’on appelle « minage ». Comme nous l’avons expliqué précédemment, cette opération a plusieurs objectifs : mise en circulation de nouveaux jetons de cryptomonnaie, sécurisation de la blockchain, chiffrement des données, vérification des transactions et récompense des opérateurs (mineurs).
Il faut savoir que dans les années 2010, peu après le lancement du Bitcoin qui est la première cryptomonnaie, tout le monde qui disposait d’un ordinateur personnel avec une bonne configuration pouvait participer à l’exploitation de cryptomonnaie par minage - dont l’extraction des cryptomonnaies avec les GPU. Malheureusement, au fur et à mesure que les blockchains se soient développées, la puissance de calcul requise pour les maintenir a exponentiellement augmenté. En effet, en octobre 2019, il fallait 12 000 milliards de fois plus de puissance de calcul afin d’extraire un seul BTC que lors des extractions des premiers blocs en janvier 2009 - on parle également de difficulté de minage. De ce fait, le minage de Bitcoins, principalement, n’est plus rentable pour les amateurs. Ce sont des entreprises spécialisées ainsi que des groupes de personnes mettant en commun leurs ressources qui assurent aujourd’hui l’exploitation des Bitcoins sur les réseaux.
Des ordinateurs spécialisés avec des composants de dernière génération, donc très puissants, assurent les calculs nécessaires afin de chiffrer les données puis vérifier et enregistrer les nouvelles transactions tout en assurant la sécurité de la blockchain. L’extraction de cryptomonnaies, principalement le BTC, peut être assimilée à la gestion d’un centre de données. Les sociétés achètent alors le matériel pour le minage puis payent l’électricité nécessaire afin de le faire fonctionner et le refroidir (l’utilisation intensive des composants d’ordinateurs pour le calcul algorithmique a tendance à les faire chauffer). Pour que l’opération soit rentable, la valeur des jetons gagnés doit être supérieure au coût d’exploitation. Ces entreprises ainsi que les mineurs procédant de cette manière sont généralement appelés mineurs ASIC. Il y a également le concept de botnet mining, une pratique généralement utilisée par les pirates informatiques qui utilisent un logiciel malveillant pour détourner l’unité centrale de traitement d’un appareil pour exploiter les cryptomonnaies minées.
Pour motiver les opérateurs alias les mineurs, les blockchains organisent une loterie. Cela se traduit de cette manière. Chaque ordinateur du réseau se rue pour être le premier à cracker un nombre hexadécimal à 64 chiffres appelé « hachage » - hachage cible. Plus celui-ci peut en cracker rapidement, plus le mineur derrière a des chances d’être récompensé. C’est le gagnant qui met alors à jour le registre de la blockchain avec les transactions nouvellement vérifiées. Il ajoute ainsi un « bloc » nouvellement vérifié qui contient toutes les transactions à la chaîne - fonctionnement d'un pool de minage.
En moyenne, l’ajout d’un bloc se fait toutes les dix minutes contre une récompense de 6,25 BTC – montant indicatif fin 2020 qui sera réduit de moitié en 2024 et ainsi de suite jusqu’à ce que les 21 millions de BTC soient atteints ; en 2140 selon les estimations. Après que cette limite soit atteinte, les mineurs ne pourront plus compter sur de nouveaux BTC frappés comme récompense, mais sur les frais facturés pour réaliser des transactions.
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