Comprendre la procédure du buyback
Le buyback est une pratique courante sur les marchés financiers, particulièrement dans les pays anglo-saxons. Il consiste pour une entreprise cotée en bourse à racheter ses propres actions dans l’objectif de réduire le nombre total de parts disponible sur le marché. Nombreuses sont les raisons poussant une société à entamer cette procédure et d’ailleurs en France, celle-ci est encadrée par la loi depuis 1998. L’opération est uniquement autorisée que si celle-ci concerne moins de 10 % de la capitalisation totale de la société.
Une société peut alors choisir de réaliser un rachat d’actions pour une quelconque raison :
- Diminuer l’offre totale pour augmenter la valeur des parts restantes – cela permet d’augmenter la proportion d’actions détenues par les investisseurs ;
- Offrir un meilleur rendement aux investisseurs estimant que ses actions sont sous-évaluées ;
- Démontrer aux investisseurs que l’entreprise dispose de suffisamment de liquidités mises de côté pour les urgences et que la probabilité de troubles économiques est faible ;
- Éviter la dilution des actionnaires existant en rachetant les actions pour les offrir en récompenses aux employés et aux dirigeants ;
- Prévenir l’apparition d’un actionnaire majoritaire pouvant racheter lui-même des actions sur le marché
Une entreprise peut choisir d’effectuer un rachat d’actions pour différentes raisons : augmenter la valeur des parts restantes – en diminuant l’offre totale – ou encore prévenir l’apparition d’un actionnaire majoritaire qui lui-même rachèterait des actions sur le marché.
Le processus de rachat d’actions
- Les actionnaires peuvent se voir présenter une OPRA (offre publique de rachat d’actions), dans laquelle ils ont l’opportunité de soumettre ou d’offrir tout ou partie de leurs actions dans un délai donné contre une prime par rapport au cours actuel de l’action sur le marché. Cette prime rémunère alors les investisseurs pour avoir offert leurs actions plutôt que de les conserver.
- Les entreprises rachètent leurs actions sur le marché libre durant une période prolongée et peuvent même mettre en place un programme de buyback défini dont l’objectif est d’acheter des actions à certains moments ou à intervalles réguliers.
Une société peut financer le rachat de ses actions en contractant des dettes, en utilisant ses propres liquidités ou encore en puisant dans son flux de trésorerie d’exploitation. Elle peut par ailleurs procéder à un rachat d’actions élargi représentant une augmentation du plan de rachat existant. Cette procédure permet d’accélérer le plan de rachat entraînant une contraction plus rapide de son flottant. L’impact de ce genre d’opérations dépendra de son ampleur. Ce qui est certain, c’est que cela peut provoquer une hausse du cours de l’action.
Pour ce qui est du ratio de rachat, celui-ci prend en compte le montant des rachats faits au cours de l’année écoulée divisé par la capitalisation boursière de la société au début de la période de rachat. Ce ratio a été mis en place pour comparer l’impact potentiel de buyback entre différentes entreprises. C’est aussi un excellent indicateur de la capacité d’une entreprise à restituer de la valeur à ses actionnaires dans la mesure où celles qui le font régulièrement ont historiquement surperformé le marché.
Les règles à suivre
Comme nous l’avons indiqué précédemment, le rachat d’actions en France est encadré par la loi depuis 1998. Les entreprises souhaitant lancer un processus de buyback doivent alors respecter des critères de fond, de forme et de législation. Le premier d’entre eux est la limite de rachat qui est de 10 % du capital au maximum. Ensuite, le plan de rachat devra se faire sur une période maximale de 18 mois, pas plus, et ne doit pas être supérieur à 25 % du volume quotidien moyen d’actions échangées sur les marchés.
Pour qu’un plan de buyback soit valide, celui-ci doit être voté par les actionnaires (majorité des voix) lors d’une assemblée générale extraordinaire (AGE), et par la suite visé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui est le gendarme de la bourse. Ce ne sera seulement après que tous les feux soient verts que la procédure peut être initiée.
Les inconvénients du rachat d’actions
Pour les entreprises passant par un emprunt pour le rachat de leurs actions, cela affecte alors leur cote de crédit. Nombreuses sont les sociétés finançant leur plan de buyback parce que les intérêts de l’emprunt sont déductibles des impôts. Toutefois, les obligations relatives à la dette drainent alors les réserves de liquidités souvent nécessaires quand des vents économiques tournent en défaveur des entreprises. C’est pour cette raison que les agences d’évaluation du crédit voient d’un certain mauvais œil les rachats d’actions financées de cette manière. Celles-ci ne considèrent pas l’augmentation du bénéfice par action ni la capitalisation d’actions sous-évaluées comme étant une justification pour s’endetter. De ce fait, une dégradation de la notation de crédit suit généralement une opération de rachat moyennant un emprunt.
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