Le retour de l’inflation partout dans le monde
Avec la création de la Banque centrale européenne (BCE) et le passage à l’euro en 1999, cela fait près de deux décennies que le coût de la cherté de la vie se traduisant par l’inflation n’est plus un problème. Durant cette période, le taux d’inflation annuel est resté en dessous de 2 % et c’était justement l’un des objectifs de la BCE. Mais fin 2021, cela est devenu compliqué surtout après deux ans de pandémie de Covid et la guerre en Ukraine. Tout cela a alors fait grimper l’inflation. Les États-Unis connaissent une inflation qui a dépassé les 7 % puis toute l’Europe est touchée. En France, l’inflation devrait s’établir à plus de 3,5 % pour cette année 2022 principalement occasionnée par les prix de l’énergie qui ont fortement augmenté.
Illustration du taux d’inflation en France depuis 2013
Année | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
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Inflation moyenne annuelle |
0,9 % |
0,5 % |
0 % |
0,2 % |
1 % |
1,8 % |
1,1 % |
0,5 % |
1 % |
< 3,5 %* |
*taux prévisionnel
Mise à jour : L’inflation en France a grimpé en flèche depuis à partir de 2022 avec un taux de 6,1 % en juillet 2022 - en moyenne annuelle générale, sur toute l’année 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,2 %. Après une inflation record de 6,3 % en février 2023, le taux s’est établi à 4,3 % en juillet 2023 selon les données provisoires publiées par l’INSEE.
Les placements sujets à l’inflation
Avec une inflation supérieure à 3 %, il n’existe malheureusement plus de placement sans risque n’ayant pas un rendement réel négatif. C’est le premier constat fait en début d’année. On prend un exemple avec le populaire Livret A, le dispositif d’épargne préféré des Français. Après avoir connu une baisse de taux à 0,5 %, celui-ci a été revu à la hausse à 1 %. Mais avec une inflation à 3 %, cela signifie que le taux réel est à -2 % ; les épargnants perdent alors de l’argent au lieu d’en gagner. Et c’est pareil avec les autres livrets, comme les livrets bancaires, ou encore le PEL (plan d’épargne logement), et même les fonds en euros de l’assurance-vie.
Mise à jour : Avec l’inflation ne cessant d’augmenter en 2023, le taux de rémunération du livret A a été revu à la hausse et depuis le 1ᵉʳ août 2023, celui-ci est de 3 % tout comme pour celui du livret jeune.
La question qui se pose alors, est-ce qu’il faut vider les livrets pour mettre l’argent dans d’autres dispositifs ? En vrai, pas totalement, mais à moindre mesure de ne garder que le strict nécessaire. Les livrets par exemple, devraient se limiter à l’épargne de disponibilité tandis que le fonds en euros de l’assurance-vie ne doit être utilisé qu’en tant qu’épargne de précaution – 6 mois de dépenses courantes environ ; à condition que l’on ait choisi la meilleure assurance-vie.
Les OAT-i ou obligations indexées sur l’inflation
Placer son argent dans les matières premières
Depuis toujours, l’or est considéré comme une valeur refuge, c’est-à-dire qui résiste à toutes les formes de krachs financiers ou encore l’inflation. Mais il faut comprendre une chose avec le métal jaune :
- L’or est l’actif financier le plus corrélé à l’inflation ;
- L’or prend de la valeur dans les périodes de très forte inflation (hyperinflation).
C’est bien beau tout ça ! Eh oui ! Avec l’or, on dispose d’un patrimoine fluctuant avec l’inflation. Mais, il y a un mais, ce métal précieux ne crée malheureusement pas de richesse et ainsi sur le long terme, ses performances s’en trouvent médiocre. On peut seulement considérer l’or comme une forme d’assurance pour se protéger d’une inflation qui tendrait à s’emballer.
Se tourner vers les cryptomonnaies
Depuis l’avènement du Bitcoin en 2009, le marché des cryptomonnaies a littéralement explosé et pèse aujourd’hui plus de 3 000 milliards de dollars – ça en dit long sur la potentialité de cette nouvelle classe d’actifs financiers. Le Bitcoin, qui est souvent qualifié d’or numérique, a été principalement mis en place en totale opposition aux politiques monétaires inflationnistes d’autant plus qu’il n’y aura jamais plus de 21 millions de jetons de BTC en circulation. Dans le cas où une inflation élevée et durable surviendrait, cela renforcerait alors la valeur des cryptomonnaies.
Toutefois, ce qu’on reproche à ces monnaies numériques, c’est qu’elles sont très volatiles avec des cours extrêmement spéculatifs. Leur prix dépend alors de leur capacité à entretenir l’engouement, d’un côté, et de l’autre à conquérir un public encore plus large. Et le fait que la majorité des cryptomonnaies ait une quantité limitée de pièces ne joue pas en leur faveur puisque nombreuses sont les actions d’entreprise limitées, mais qui permettent de toucher des dividendes ; ce qui n’est pas le cas des cryptomonnaies. Et ces dernières ne participent pas non plus à la création de valeur intrinsèque contrairement aux actions.
Placer son argent dans l’or noir pour contrer l’inflation
Que ce soit aux États-Unis, en Europe ou ailleurs dans le monde, l’inflation actuelle résulte principalement de l’augmentation des prix de l’énergie – en grande partie des carburants. On peut penser qu’investir dans le pétrole, l’or noir, ne serait pas une façon efficace de se prémunir de l’inflation, mais en fait c’est beaucoup plus complexe que cela.
En effet, l’inflation n’est pas toujours corrélée aux prix de l’énergie et la majorité des économistes estiment qu’une inflation devient durable lorsque « la boucle prix-salaire » s’active. Cette boucle se définit comme suit : la hausse des prix entraîne la hausse salariale aboutissant à la hausse des prix et ainsi de suite. Si l’on suit cette logique, l’inflation ne sera nécessairement plus fonction des prix de l’énergie. D’autant plus que les fluctuations de ces derniers sont généralement soudaines et violentes.
On pourra estimer que le pétrole tout comme le gaz sont des outils de spéculation – c’est-à-dire réservé aux investisseurs aguerris, et non comme un véritable moyen pour se protéger contre l’inflation ; c’est surtout valable pour les investisseurs débutants.
La résilience des actions face à l’inflation
Les actions sont les actifs financiers les plus prisés par les investisseurs. Elles occupent une place importante dans les portefeuilles boursiers. Pour tout un investisseur digne de ce nom, les « stocks », comme les appellent les anglophones, doivent avoir une place centrale dans son patrimoine pour le protéger contre l’inflation. Il faut dire que les actions sont vraiment résilientes face à l’inflation. Un taux d’inflation inférieur à 4 % représente la zone de confort des actions. Les performances seront moins bonnes en cas de forte inflation, mais le taux reste supérieur à celui des obligations.
Comment cela se fait-il ? Tout simplement parce qu’en période d’inflation, les entreprises cotées en bourse peuvent augmenter leurs prix et ainsi préserver leur marge. De ce fait, les bénéfices restent élevés. Mais ce ne sont pas toutes les entreprises qui opèrent de cette manière. Certaines s’en sortiront mieux que d’autres, comme celles dans le secteur de la technologie et du luxe, dont la consommation est moins sensible au prix. Et il y a aussi les sociétés avec un fort levier opérationnel (coûts fixes supérieurs aux coûts variables), telles que les laboratoires pharmaceutiques, les hôtels ou encore les industries, dont l’équipement initial est prépondérant dans la structure de coûts.
FAQ : Foire aux questions
Comment protéger son argent en cas d'inflation ?
Pour protéger son argent en cas d’inflation en France, il est conseillé d’investir dans des actifs qui ont historiquement été considérés comme des couvertures contre l’inflation. Les biens immobiliers, les matières premières comme l’or et l’argent, ainsi que les actions de sociétés qui ont la capacité de répercuter l’inflation sur leurs prix, peuvent être des options judicieuses. De plus, diversifier son portefeuille et suivre de près l’évolution de l’inflation sont des pratiques importantes pour préserver la valeur de son argent.
Comment placer 100 000 euros à court terme ?
Placer 100 000 euros à court terme nécessite de prendre en compte vos objectifs financiers et votre tolérance au risque. Les options comprennent les comptes d’épargne à court terme, les certificats de dépôt et les fonds du marché monétaire. Cependant, les taux d’intérêt actuels peuvent être relativement faibles, ce qui signifie que les rendements peuvent être limités. Il est essentiel de peser les avantages de la liquidité à court terme par rapport aux rendements potentiels.
Où placer son argent en cas de récession ?
En cas de récession en France, il est judicieux de considérer des investissements plus défensifs. Les obligations d’État et les obligations de qualité, ainsi que les actions de grandes entreprises stables, peuvent offrir une certaine protection. De plus, diversifier son portefeuille avec des actifs peu corrélés peut réduire le risque. Il peut également être utile de consulter un conseiller financier pour élaborer une stratégie d’investissement adaptée à la conjoncture économique actuelle.
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