Tout savoir sur l’analyse comportementale dans le trading : fonctionnement, utilisation, analyse micro/macro…

La psychologie influence les cours de bourse et les marchés financiers. On cherche alors à l’identifier et à la comprendre au travers de l’analyse comportementale. Les comportements parfois moutonniers de certains investisseurs qui agissent tous dans un même sens tout comme le ferait un ban de poissons face à un danger influencent un cours de bourse. Les rumeurs ou les certitudes (souvent fausses) influencent les bourses. Les traders devront apprendre à les maîtriser et à les analyser pour surfer sur la psychologie en trading afin de faire fructifier leur capital sur les marchés boursiers.

Analyse comportementale en trading
L’analyse comportementale en trading s’intéresse au comportement des individus et du marché.

Qu’est-ce que l’analyse comportementale ?

Issue de la finance comportementale un sous-domaine de l’économie comportementale, l’analyse comportementale est faite par l’analyste comportemental recherchant les influences que peuvent avoir les biais psychologiques sur le comportement des praticiens de la finance sur les marchés financiers : traders, investisseurs, etc. Celui-ci cherche à savoir comment ceux-ci influencent un cours de bourse dans le but de savoir les repérer, les anticiper et à la fin pouvoir fructifier dessus. Le comportement moutonnier de certains investisseurs et traders peut avoir des répercussions importantes sur un cours de bourse. En changeant les tendances, celles-ci entraînent avec elles d’autres traders et le cours de bourse est fortement impacté.

Qu’est-ce qui est à l’opposé de l’analyse comportementale ?

L’analyse comportementale appliquée aux marchés boursiers étudie les scénarios où la psychologie, les croyances et les émotions du trader influencent ses trades (ses prises de positions sur les marchés financiers). L’analyse comportementale contient deux grandes sections :

  • L’analyse comportementale micro : Elle s’attache à étudier les comportements au niveau micro-économique qui étude le comportement de l’individu.
  • L’analyse comportementale macro : Elle s’attache à étudier les comportements au niveau macro-économique qui étude le comportement de l’ensemble du marché.

On peut alors se demander ce qui est à l’inverse de l’analyse comportementale ?

La théorie de l’efficience du marché (HEM) d’Eugene Fame est à l’antipode de la finance comportementale. Celle-ci part du principe que tout titre financier échangé sur un marché est à son juste prix et que ce prix reflète la valeur exacte du titre ayant pris en compte l’ensemble des éléments, des annonces et des situations pour calculer ce prix. C’est donc une approche plus rationnelle.

Sur quoi l’analyse comportementale se base-t-elle ?

L’analyste comportementale prend dans son analyse du comportement des investisseurs trois facteurs, lesquels sont :

1. La psychologie

L’homo-economicus n’est pas rationnel. Il est influencé par ses émotions et les biais cognitifs qu’il subit lui fond prendre des décisions irrationnelles occasionnant un impact sur les marchés financiers. Bien que l’influence de la psychologie soit connue et largement relayée dans toute bonne formation en bourse, on retrouve de nombreux travers chez les investisseurs comprenant la théorie, mais ne l’applique pas lorsqu’ils sont dans le feu de l’action.

2. Les croyances

Les croyances rationnelles ou irrationnelles influencent les marchés. L’une des plus connues qui traverse les temps est que l’or est une valeur refuge en cas de crise financière. Il est aisé de faire une analyse graphique et de mettre en corrélation l’augmentation du prix de l’or lors de période de crise.

3. Les émotions

Quand un trader ou un investisseur intervient sur les marchés, il peut être dans ces deux cas : Avant un investissement : Dans ce cas, ses émotions peuvent prendre le pas et lui faire faire des calculs ou des analyses ou encore des scénarios de gains irréels que ses émotions piloteront à la place d’analyses rationnelles. On pourra entendre ces phrases types : « C’est obligé, l’action va monter, car elle vient de trop baisser. » ; « C’est obligé, ce n’est pas possible que ça continue de baisser, je vais en racheter pour faire une moyenne à la baisse et me refaire. Sauf que « obligé » en trading ou en bourse, cela n’existe pas. Et que « ça va remonter, c’est obligé » n’est pas un bon raisonnement. « Je pense que ça va remonter, car mon analyse technique et fondamentale me permet de tirer les conclusions suivantes » - il s’agit là d’une approche plus rationnelle et réaliste.

Après un investissement : Le trader peut être soit gagnant ou perdant :

  • S’il est gagnant, il pourra devenir euphorique et se sentir invincible. Il va alors avoir tendance à s’exposer à outrance et à prendre de grands risques non rationnels.
  • S’il est perdant, il pourra devenir aigri et avoir envie de se venger du marché en adoptant des pratiques destructrices basées sur aucune logique ou raisonnement. Son comportement devient ainsi déviant et incontrôlable.

L’analyse comportementale micro (à l’échelle de l’individu)

Quel est l’impact des pertes et des gains sur le comportement des investisseurs ?

Lorsqu’on investit en bourse ou qu’on trade, on peut gagner ou perdre. Jusque-là, il n’y a rien d’extraordinaire, mais l’impact des deux scénarios n’a absolument pas le même impact sur la psychologie du trader. Les pertes auront un impact plus fort que les gains et les biais psychologiques ou les réactions auront tendance à être moins rationnels en cas de perte.

Cette perspective a été mise en lumière grâce à une étude réalisée en 1979 par deux économistes : Kahneman et Tversky. Ce comportement a un nom ; il s’agit de l’aversion à la perte. On parle bien sûr dans les deux cas (gain et perte), d’un montant et d’une situation similaire. Ce ne serait pas logique de comparer un gain de 100 € pour une perte de 1 000 € et de tirer la conclusion que la perte est plus impactante. Directement issu de cette approche, un autre concept de base de l’analyse comportementale qui est l’effet de disposition prend en compte les deux travers de la conservation d’un titre financier. L’investisseur aura tendance à :

  • Conserver son titre trop longtemps malgré des pertes ;
  • Vendre son titre financier trop rapidement lors de gains.

Les erreurs de prises de position d’investissement trouvent souvent leur origine dans les biais cognitifs – des erreurs de jugement influencées par des préjugés, des émotions et des prises de décision non réfléchis. Voici ces principaux biais cognitifs :

  • Le biais d’ancrage

    L’investisseur ancre ses pensées et ses décisions autour d’un nombre qui lui sert de point de référence. Il ne va pas plus loin pour chercher d’autres informations, mais se fie uniquement à cette information pour se positionner.
  • Le biais de représentativité

    Le trader identifie un scénario qu’il compare injustement à un autre scénario passé. Il pense être dans une même configuration à tort et se positionnera uniquement en se basant sur cette affirmation biaisée.
  • Le biais de comptabilité mentale

    L’investisseur applique une valeur non rationnelle et très personnelle sur l’estimation de la valeur d’un actif ou pour se positionner. Les valeurs sont plus affectives et personnelles que rationnelles.
  • Le biais d’excès de confiance

    L’investisseur, souvent après un gain important aura tendance à enclencher ce biais cognitif. Il se sentira invincible avec plein de confiance. Ce biais entraînera un comportement illogique lequel ne sera plus basé sur des analyses censées, cartésiennes.
  • Les biais de disponibilité

    Le trader ou l’investisseur va se contenter d’informations qui sont immédiatement disponibles. Il ne creusera pas plus loin pour corroborer ses informations avec d’autres et faire les analyses nécessaires pour prendre une décision.

Le suivi d’un plan de trading est important pour contrer ce biais cognitif

  • Le biais Momentum

    L’investisseur accorde une grande importance à ce qui s’est déjà passé (Momentum). Il surestime l’impact que cela va avoir sur une configuration future qu’il considèrera comme similaire et prendra le parti de dire cela va se reproduire exactement comme auparavant sans vraiment faire les analyses nécessaires pour valider ces dires.
  • Le biais de conservatisme

    L’investisseur aura tendance à surpondérer les réflexions lesquelles le mènent à une prise de décision écartant ou sous-évaluant les informations contraires à son raisonnement.
  • Le biais de confirmation ou l’aversion à la perte

    L’égo de l’investisseur pilote souvent ce biais cognitif. C’est le fait pour un investisseur de chercher à tout prix à conserver un titre perdant au-delà de la raison. Il cherchera toutes les informations pouvant le conforter même les plus insignifiantes et s’y attachera mordicus.
    Il y a également le phénomène de flight-to-quality ou fuite vers la qualité qui peut représenter un danger.

L’analyse comportementale macro (à l’échelle du marché)

Le comportement des acteurs peut avoir un impact sur les marchés. Un des phénomènes les plus connus reste l’effet janvier. Le commencement d’une nouvelle année fiscale pour les traders professionnels que sont les fonds d’investissement et les hedge funds est une période sur laquelle ceux-ci font un grand ménage sur les portefeuilles boursiers. Ce comportement peut se voir de deux façons :

  • Soit d’une pure vision comptable. Le fait de vouloir boucler une année et de vouloir repartir sur de bonnes bases sur la suivante en faisant le tri dans ses investissements. Ce comportement est plutôt rationnel. Comptable, mais aussi psychologue, comme on peut le faire en début d’année avec les résolutions que l’on prend pour l’année à venir.
  • Soit comme l’a démontré Richard Thaler, un théoricien de la finance comportementale, l’effet janvier ne serait pas basé sur un comportement rationnel, mais plutôt mimétique. Ce comportement mimétique serait issu de l’influence de la période sur les investisseurs. La charge émotionnelle qu’elle comporterait (fêtes de fin d’année) jouerait un rôle important sur le comportement des investisseurs.

L’analyse comportementale macro de groupe

L’analyse comportementale à l’échelle macro-économique n’est pas à prendre en considération uniquement sur le prisme de l’influence de l’ensemble de plusieurs investisseurs non rationnels lesquels basent leur décision sur des réflexions non cartésiennes. L’analyse comportementale macro s’étend sur un changement des comportements causé par le groupe lui-même.

FAQ : Foire aux questions

Comment faire une bonne analyse en trading ?

Pour effectuer une analyse efficace en trading, il est essentiel de combiner à la fois une analyse fondamentale et technique. L’analyse fondamentale implique l’examen des facteurs économiques, politiques et financiers qui influencent les marchés. Cela peut inclure l’étude des rapports économiques, des événements mondiaux et des nouvelles du secteur. L’analyse technique, quant à elle, se concentre sur l’examen des données historiques des prix et des volumes pour identifier des tendances et des modèles.

C’est quoi l’analyse technique en trading ?

L’analyse technique en trading se base sur l’étude des graphiques, des indicateurs techniques et des modèles de prix passés pour prendre des décisions de trading. Les traders utilisent des outils tels que les moyennes mobiles, les bandes de Bollinger et les chandeliers japonais pour analyser les tendances et les points d’entrée/sortie potentiels.

Comment reconnaître un bon trader ?

Reconnaître un bon trader implique de regarder au-delà des performances passées. Un bon trader démontre une solide compréhension des marchés, une gestion appropriée des risques, une discipline et un contrôle émotionnel, ainsi qu’une capacité à s’adapter aux conditions changeantes. Les traders qui suivent une stratégie de trading claire et qui respectent des règles strictes sont souvent considérés comme de bons traders.

Quel est le secret du trading ?

Le « secret » du trading réside dans la préparation, l’apprentissage continu et la discipline. Il n’y a pas de formule magique garantissant le succès. Les traders doivent développer des compétences, gérer les risques avec soin, et éviter les décisions impulsives. Une stratégie solide, une gestion de l’argent appropriée et la patience sont essentielles pour réussir sur les marchés financiers.

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Résumé

Les marchés financiers et les cours de bourse sont influencés par la psychologie. On cherchera alors à identifier celle-ci par le biais de l’analyse comportementale - l’étude du comportement des acteurs des marchés : traders, investisseurs, courtiers, etc. Cette étude se base sur la psychologie, les croyances et les émotions. Comprendre ces paramètres permet d’anticiper les fluctuations des marchés et surfer dessus pour faire fructifier son argent.

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