Les chasseurs de cryptomonnaie
Si on a l’habitude de voir des chasseurs de têtes ou des chasseurs de prime qui traquent des personnes, il existe aujourd’hui un autre type de chasseurs, mais cette fois-ci ce ne sont pas des personnes qu’ils cherchent, mais des cryptomonnaies. Eux, ce sont les cryptohunters travaillant à la fois avec les détenteurs de cryptos et les forces de l’ordre pour récupérer des cryptos égarées, volées ou inaccessibles. Ce sont des particuliers ou des entités qui sont devenues des experts dans la récupération ou le piratage de cryptowallets (portefeuilles numériques) qui utilisent des ordinateurs très puissants pour casser des clés privées ou encore pratiquer l’hypnothérapie leur permettant de mieux avancer dans leurs recherches.
Travaillant principalement en ligne, ils se tournent d’abord vers les informations basiques, comme la dernière clé privée mémorisée ou encore d’autres renseignements que les individus peuvent utiliser afin de créer leurs clés privées : date de naissance, nom de jeune fille, nom d’animaux de compagnie… Ils utilisent ensuite ces informations comme points de données de base via des programmes informatiques qu’ils ont mis au point et tentent de créer de nombreuses combinaisons possibles afin de tenter de casser les clés sécurisées des portefeuilles.
Les types de cryptohunters
Dans la traque de cryptomonnaies volées, de portefeuilles corrompus ou de mots de passe oubliés, les entreprises utilisent divers logiciels spécialisés qui génèrent des millions de mots de passe potentiels. Ce sont des cryptohunters qui utilisent les mêmes schémas que les pirates informatiques – il faut s’aligner au même niveau qu’eux pour comprendre comment ils ont fait et y remédier. Grâce à de puissants algorithmes, ces logiciels peuvent rechercher plus facilement et accéder à des mots de passe stockés dans des fichiers textes, images ou autres. Dans la mesure où ces services sont très rapides et ont un taux de réussite élevé, ceux qui y ont recours devront payer des frais généralement fixes.
Hormis ces entreprises et les programmeurs informatiques férus de technologie comme le célèbre groupe Anonymous – qui pour rappel est un mouvement hacktiviste veillant à la liberté d’internet, à la liberté d’expression, à la liberté de penser ainsi qu’au droit à l’anonymat, il y a également d’autres intervenants qui proposent leurs services pour aider ceux victimes de larcins de cryptos ou autre à les retrouver. On les appelle « crypto-hypnotiseurs » et ils prétendent pouvoir récupérer des mots de passe en déverrouillant l’esprit de l’individu grâce à des méthodes comme l’hypnothérapie.
Les cryptohunters travaillent également avec des agences juridiques afin de déterminer où les tokens volées ont pu être transférées. Grâce à ces informations, il est alors possible d’annuler les transactions relatives ou en bloquant directement les portefeuilles numériques concernés. La seule manière qu’ils ont pour récupérer des cryptos volées, c’est lorsque celles-ci sont encaissées par l’intermédiaire au cours d’un échange, généralement via un CEX (plateforme d’échanges centralisés). Toutefois, cela devient difficile aujourd’hui dans la mesure où les voleurs ne cessent de trouver de nouvelles façons pour ne pas se faire attraper, comme la conversion des cryptos en d’autres cryptos via les DEX (plateforme d’échanges décentralisés) ce qui permet de cacher leurs traces ou en encaissant via des bourses étrangères.
Le coût pour faire appel à un chasseur de crypto
Les services des cryptohunters ne sont pas gratuits. Généralement, ils les facturent une partie du solde récupéré – 20 % par exemple. Le prix varie en fonction du taux de réussite dans la mesure pour un bon nombre de ces services qui peuvent prendre des mois en cas de succès. Il faut dire aussi que ces cryptomonnaies peuvent ne jamais revenir à leur propriétaire. Par ailleurs, il est également fréquent que certains fournisseurs de services de crypto-chasse ou de récupération de mots de passe facturent un coût fixe initial en plus du pourcentage du solde récupéré. À titre d’information, 20 % du Bitcoin en circulation est soit verrouillé dans des portefeuilles, soit perdu.
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