Fonctionnement de la monnaie complémentaire
Les monnaies complémentaires, comme leur nom l’indique, ne sont pas destinées à remplacer la monnaie nationale. En fonction du type de monnaie complémentaire, il peut y avoir des désagréments vis-à-vis d’une monnaie fiduciaire, notamment le fait qu’elles peuvent être limitées en matière d’utilisation, en suivant le processus d’émission, être sujettes à l’inflation et à la volatilité. Les monnaies complémentaires ne sont pas considérées comme une véritable monnaie alternative puisqu’elles n’ont que des objectifs sociaux, dont la portée est limitée.
Les plus célèbres monnaies complémentaires sont les BerkShares utilisées uniquement dans la région de Berkshire, dans le Massachusetts, aux USA. Elles ont été mises au point par une organisation à but non lucratif afin d'encourager les dépenses ainsi que les investissements locaux – plus de 400 entreprises les acceptent comme moyen de paiement – uniquement dans cette zone géographique. Les BerkShares sont parfois appelées monnaies communautaires pouvant être considérées comme une sous-catégorie de monnaies complémentaires, qui ont pour but de soutenir une économie régionale à des fins de développement régional ou plus larges, comme la réduction de l’empreinte carbone relative au transport des marchandises à travers le pays ou le monde.
Quelques exemples de monnaies complémentaires
Parmi les autres exemples de monnaies complémentaires, on peut citer les systèmes de plafonnement et d’échange utilisés pour la règlementation du carbone. Le gouvernement européen propose des crédits « carbone » que les entreprises peuvent acheter afin d’avoir la possibilité d’émettre du carbone en toute légalité – c’est un peu contreproductif il faut dire lorsqu’on voit les émissions de carbone de certaines industries. Mais cela a permis de développer un marché pour la vente de crédits excédentaires entre les industries. Ces crédits « carbone » sont devenus une forme de monnaie complémentaire, dont le prix est fixé par les régulateurs pour encourager la réduction des émissions de carbone conformément aux objectifs gouvernementaux.
Une autre forme de monnaie complémentaire peut être basée sur les compétences ou sur le temps permettant d’officialiser un système de troc ou orienter les efforts communautaires vers des domaines où les besoins sont importants. Le système « Fureai Kippu » fait partie de ces types de monnaie complémentaire. C’est au japon que ces « billets pour une relation d’entraide » ont été mis au point. Les participants en gagnent alors pour chaque heure de travail consacrée aux personnes âgées. Le crédit est conservé dans une chambre de compensation en ligne et peut être échangé lorsque les participants ont eux-mêmes besoin de soins, ou transmis à d’autres personnes en ayant besoin. Ce système a été introduit en 1995 par le gouvernement japonais afin de faire face au vieillissement de la population, et des centaines d’institutions y participent et acceptent les crédits. D’ailleurs, celui-ci s’est rapidement répandu dans d’autres pays d’Asie ayant une population vieillissante.
La cryptomonnaie est-elle une monnaie complémentaire ?
Entrons maintenant dans le vif du sujet. Aujourd’hui, les termes de monnaie complémentaire et de monnaie alternative sont généralement utilisés de manière interchangeable. La cryptomonnaie ne répond probablement pas aux critères de ces deux termes, notamment le Bitcoin (BTC). Si ce dernier peut être échangé contre des monnaies fiduciaires (monnaies nationales), sa valeur n’est malheureusement pas affectée par des décisions politiques ni gouvernementales. En effet, les caractéristiques du BTC lui permettent de fonctionner sur des marchés qui échappent au contrôle des autorités. Le Bitcoin est une excellente monnaie alternative, mais il y a encore matière à discuter pour son statut de monnaie complémentaire.
Le lancement de la cryptomonnaie, le Bitcoin en 2009, a permis de faciliter la création de marchés en ligne, mais a également financé la liberté journalistique comme les substances illicites. L’objectif de la crypto est d’être libre de l’influence des banques centrales. Du coup, dans l’ensemble, la cryptomonnaie, surtout le Bitcoin, ne correspond plus à la définition de monnaie alternative. Au départ, il faisait partie d’un objectif idéologique plus large, mais cette partie a diminué avec l’utilisation dans le monde réel pour faire avancer un large éventail de produits et de services.
Toutefois, les banques centrales ont revu l’utilisation des cryptomonnaies comme monnaie alternative en mettant au point les CBDC (central bank digital currency), des cryptomonnaies qui se positionnent alors comme une forme acceptée de monnaie complémentaire, et à l’avenir des monnaies alternatives à la monnaie fiduciaire.
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